La crise sanitaire favorise l’innovation dans les territoires

La gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 au niveau des territoires a vu des « innovations » jamais vues comme les vaccinodrômes par exemple.

L’UTT et les Hôpitaux de Champagne Sud lancent une chaire autour des situations sanitaires exceptionnelles et de la gestion des risques.

Une nouvelle chaire, autour d’une thématique d’actualité, est lancée par l’Université de Technologie de Troyes. Intitulée TESSE pour Territoires et Situations Sanitaires Exceptionnelles, cette chaire est née d’un partenariat entre l’UTT et les Hôpitaux de Champagne Sud. Ce groupement gère huit établissements publics dans la l’Aube, et une partie de la Marne avec Sézanne, et représente 80 % de l’offre de soins sur un territoire de 320 000 habitants. Avec un budget annuel de 400 millions d’euros, les Hôpitaux de Champagne Sud figurent parmi les plus gros acteurs de santé de la région Grand Est. Les chercheurs de l’UTT et les responsables des Hôpitaux de Champagne ont déjà commencé à travailler pour tirer les leçons d’une situation sanitaire très exceptionnelle que nous vivons depuis l’apparition de la Covid-19. Une étude a été lancée sur les interactions entre les acteurs liés à la santé dans l’Aube au cours de la première vague de la Covid 19. L’analyse du retour d’expérience met en avant les facteurs qui ont permis de faire face à la situation, en particulier sur le plan organisationnel. Un contexte de crise qui a été propice à l’innovation collective. « Nous avons levé des barrières, tissé des liens avec toutes les organisations du territoire car il a fallu très rapidement élaborer des protocoles communs », note le Dr Alain Hugerot, chef de service du Samu de l’Aube. Cette union sacrée au niveau du territoire a permis jusqu’ici de « protéger l’hôpital » pour que les établissements ne soient pas submergés et paralysés tout en organisation les plans de vaccination.

S’ADAPTER AUX RISQUES

Il existe des dispositifs pour faire face aux situations sanitaires exceptionnelles, notamment avec la loi du 24 juillet 2019 qui a renforcé et mis en cohérence l’existant. « D’une manière générale la sécurité est devenue un sujet hospitalier central avec une pression de plus en plus forte autour de ce sujet en particulier », fait remarquer Philippe Blua, directeur général des Hôpitaux Champagne Sud et président de l’Association européenne des directeurs d’hôpital. En même temps, les risques et les menaces se sont parfois accrus, comme l’actualité récente l’a démontré avec les cyberattaques dont les établissement de santé ont fait l’objet. « Nous travaillons également sur ce sujet car nous devons faire face à des attaques : il faut rester très attentifs car avec le développement des usages internet et la télémédecine nous avons une informatique de plus en plus ouverte », rappelle Philippe Blua. Le numérique fait passer du risque isolé au risque systémique. Les accidents sont plus rares, mais lorsqu’ils surviennent, en matière de santé, ils peuvent concerner beaucoup de personnes. Une évolution qui justifie la volonté du système hospitalier d’aller toujours plus loin en matière de sécurisation. L’UTT est un spécialiste reconnu en matière de risques et compte déjà deux chaires de recherche qui y sont consacrées, l’une concernant la gestion des crises et l’autre la sécurité globale. L’établissement d’enseignement supérieur troyen formant des ingénieurs est aussi reconnu internationalement en matière de cybersécurité.