La chaire Connected Innovation de l’UTT s’est penchée sur les changements opérationnels lors de la crise sanitaire.
La pandémie due à la Covid-19 est une crise sanitaire qui se traduit, pour les entreprises et les institutions, par une crise logistique et organisationnelle. En l’espace de quelques jours, il aura fallu chambouler tous les flux et s’organiser pour gérer l’imprévisible. Une situation jamais connue jusqu’ici, sur laquelle la chaire Connected Innovation de l’UTT et l’Institut des services et des industries du futur de Troyes sont revenus à l’occasion d’une visioconférence autour du thème du « défi logistique et organisationnel posé par la gestion de la crise du Covid-19 ». Parmi les témoignages, celui de Philippe Blua, directeur des Hôpitaux Champagne Sud et président de l’Association européenne des directeurs d’hôpitaux, prend un poids particulier. « Notre consommation quotidienne de masques est passée de 600 à 8 000 et celle des surblouses de 100 à 3 000 avec une gestion de stocks très tendue, parfois de quelques jours seulement avec les masques notamment : pour tenir, nous sommes entrés dans une économie de guerre avec des règles de rationnement et de conditions d’utilisation très strictes », analyse Philippe Blua. Une organisation qui aura permis de faire front, même au plus fort de la crise sanitaire, au centre hospitalier de Troyes. À noter par ailleurs qu’un congrès international se tiendra à Troyes, du mercredi 30 septembre au vendredi 2 octobre prochains, organisé par les Hôpitaux Champagne Sud, l’Université de technologie de Troyes et l’association européenne des directeurs d’hôpitaux (AEDH). Le Smart Health International Conférence (SHeIC), regroupera des experts du monde entier, présents ou à distance, afin de mener une réflexion sur la place de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans le fonctionnement des établissements de santé.
CELLULE DE CRISE ET TASK FORCE
Le changement du modèle organisationnel de la CCI de l’Aube a aussi inspiré d’autres chambres consulaires à travers la France. « Nous sommes tout de suite passés en organisation de crise en mobilisant les acteurs économiques de l’Aube », rappelle le président de la CCI, Sylvain Convers. « Nous sommes l’interface qui fait remonter les interrogations des entreprises auprès des autorités et qui redescend l’information, notamment réglementaire, auprès de ces mêmes entreprises », ajoute-t-il. Cellule de crise, « task force Aube », télétravail pour les collaborateurs de la CCI, achats de 500 000 masques pour les entreprises auboises, accompagnement de 550 entreprises, organisation de webinaires, les initiatives auront été multiples au sein de la Chambre consulaire auboise. Sylvain Convers n’oublie pas de passer un message aux autorités. « Du jour au lendemain il y a eu un désengagement très fort des demandes de masques et aujourd’hui il est nécessaire de liquider les stocks de masques qui grèvent les trésoreries des entreprises et des organisations », estime- t-il. C’est en particulier le cas de la filière textile auboise qui, depuis des semaines, ne parvient plus à écouler les masques fabriqués dans les ateliers.
