Le Conseil département de la Côte-d’Or a décidé de prendre toute sa part dans la relance de l’économie et dans le soutien aux acteurs en présentant un large plan départemental. Au total plus de 24 millions d’euros seront engagés. La commande et les travaux publics occupent une place de choix dans ce plan, avec des mesures fortes prises en concertation avec les organisations professionnelles.
Lundi 15 juin, François Sauvadet, président du Conseil départemental de la Côte-d’Or, a réuni une session plénière extraordinaire pour présenter aux conseillers départementaux un plan de soutien départemental en réponse à la crise sanitaire provoquée par le Covid-19. Au total, neuf rapports ont été soumis aux élus. Quelques jours avant, le président du département évoquait, lors de sa première conférence de presse post-confinement, un effort financier chiffré à plus de 24 millions d’euros. « Un budget contracyclique aujourd’hui possible grâce à une gestion vertueuse », indique l’ancien ministre (UDI), qui souligne, non sans une certaine fierté, que le niveau d’endettement de la collectivité est tombé à 3,5 %. Cette enveloppe, dont 18 millions d’euros ont été ajoutés en supplément, profitera à l’ensemble des acteurs, des entreprises du BTP, commerçants, artisans,TPE,agriculteurs, ainsi qu’au monde associatif… En somme à toute l’économie et à tous les Côte-d’Oriens.
Pour accompagner la relance, le Conseil départemental mettra à contribution la commande publique en investissant quelque 300.000 euros dans l’achat de fournitures, services et travaux innovants. François Sauvadet a aussi tenu à rappeler l’engagement du département pour la commande publique en faveur des travaux publics. « Pendant cette période de confinement, nous nous sommes souvent entretenus avec Vincent Martin. Beaucoup d’inquiétudes ont notamment été exprimées par les travaux publics. La commande publique représente tout de même quelque 70 % de l’activité des travaux publics. »
DOUBLER LE TAUX DE L’AVANCE DE TRÉSORERIE
Pour relancer l’activité, le président du département a pris un certain nombre de mesures et d’engagement. « Nous avons fait le choix de relancer très rapidement des marchés publics. Tous les engagements que nous avions pris pour le département seront maintenus. Je m’engage même à renouveler le même niveau d’investissement l’année prochaine, soit une enveloppe de 100 millions d’euros », annonce François Sauvadet, écartant d’un geste de la main tout rapport avec l’échéance électorale de 2021 pour les collectivités départementales. Entre autres annonces formulées, « dix millions d’euros de travaux seront réalisés pour les couches de roulement et un million pour tout ce qui est voirie communale. Concernant le déploiement du très haut débit, nous avons de fait pris du retard, mais les 25 millions d’euros engagés en 2020 seront effectivement utilisés », liste-t-il. François Sauvadet est aussi revenu sur la clause d’insertion et le taux d’avance de trésorerie. « Le département suspend le respect de la clause d’insertion sur les marchés publics jusqu’au 31 décembre et permet aux bénéficiaires du RSA de pouvoir cumuler ce revenu avec un emploi. Enfin, pour les marchés de plus de 250.000 euros le taux d’avance de trésorerie passe de 20 à 40 % (soit quelque deux millions d’euros d’avance de trésorerie en soutien), pour les entreprises qui le demandent. Nous avions déjà pour habitude de le passer à 30 % en période difficile. »
RELANCER LES APPELS D’OFFRES
Réuni pour l’occasion aux côtés de l’élu départemental, Vincent Martin, président de la Fédération régionale des travaux publics (FRTP) en Bourgogne Franche-Comté, a salué les annonces du président du département et confirmé que les conditions d’une reprise étaient bien réunies en Côte-d’Or. « L’activité a été relancée progressivement dès le 20 avril pour atteindre les 80 % début mai, de sorte que nous étions totalement prêt le 11 mai », explique Vincent Martin. Le dirigeant de la société de travaux publics Roger Martin évoque tout de même une chute de 83 % des appels d’offres fin mars. « Aujourd’hui et depuis l’installation des premiers conseils municipaux et communautaires, le volume d’appels d’offres a crû de 30 %. Nous attendons donc beaucoup de l’échéance du 28 juin. Maintenant, il ne faudrait pas que les services se disent début juillet : “c’est bon, tout est installé, on part en vacances”… La rapidité de la mise en place et de l’efficacité des services qui le seront va être primordial pour pouvoir sortir les dossiers », complète-t-il. Si la FRTP salue « l’effet levier » du Conseil départemental, l’organisation représentative des travaux publics attire l’attention sur l’avenir. « Avec les reports de charges et le prêt garanti par l’État, la vraie crise économique se verra en fin d’année », estime son président en Bourgogne Franche-Comté.