La concrétisation de grands projets exogènes met fin à une attente de 12 ans

De nombreux invités s’étaient pressés dans les locaux de la CCI ardennaise rénovés pour cette cérémonie de vœux interconsulaires.

Les bonnes nouvelles sont venues de trois implantations d’entreprises majeures. Celles d’Hermès sur la zone industrielle de Tournes-Cliron (plus de 290 emplois) et d’Agronutris et DGF à Rethel (40 embauches chacune) en attendant la confirmation de l’émergence sur le site de PSA du projet du groupe algérien Cevital.

C’est en tant que président de la chambre économique des Ardennes, poste qu’il cèdera à la fin du mois à Bernard Detrez, que Géraud Spire a accueilli de nombreux invités pour la septième cérémonie des vœux interconsulaires.

Après un préambule sur la situation économique internationale qui lui permit de rappeler le Brexit, l’affaiblissement de l’économie allemande, premier partenaire de la France, le mouvement des gilets jaunes et le conflit social sur la réforme de la retraite, Géraud Spire a dénoncé « les apprentis sorciers de la pagaille, les jusqu’au-boutistes du désordre et les corporatismes aveugles qui fragilisent nos entreprises et dérèglent une évolution somme toute positive de notre économie ».

Le président consulaire, entouré de ses deux collègues des métiers et artisans et de l’agriculture, Bernard Detrez et Benoît Dave, est ensuite revenu sur l’année 2019 dans les Ardennes. Un exercice marqué principalement par la signature du Pacte Ardennes destiné à inverser les courbes de la démographie et du chômage (pourtant reparti à la hausse, +0,4% soit un total de 10.3% en plus d’une réduction de l’emploi intérimaire de -5,8%) et la sortie d’un Guide du routard consacré à l’Ardenne à un moment où de nombreux acteurs ont compris l’enjeu et l’importance revêtus par le secteur touristique.

LA CONCRÉTISATION DE TROIS GRANDS PROJETS

Plus concrètement encore, les bonnes nouvelles sont venues de trois implantations d’entreprises majeures. Celles d’Hermès sur la zone industrielle de Tournes-Cliron (plus de 290 emplois) et d’Agronutris et DGF à Rethel (40 embauches chacune) en attendant la confirmation de l’émergence sur le site de PSA du projet du groupe algérien Cevital (1000 emplois, 250 millions d’euros d’investissements) « suspendu mais non abandonné et qui pourrait se débloquer suite aux derniers rebondissements survenus en Algérie en tout début d’année ».

« Nous espérons que le choix des Ardennes fait par ces entreprises extérieures aura bien sûr des effets d’entraînement pour d’autres projets exogènes, ce qui n’avait plus été le cas dans le département depuis les arrivées d’Unilin à Bazeilles en 2000, Hermès en 2002 à Bogny-sur-Meuse, Lafarge Monnier en 2006 à Signy-l’Abbaye et l’ANTS en 2007 à Charleville-Mézières. Une longue attente qui nous avait, un moment, conduit à douter de notre capacité à attirer des investisseurs à tel point d’ailleurs que nous avions réorienté la mission de l’agence de développement économique, créée en 2014, vers le développement endogène », a rappelé Géraud Spire en expliquant ce regain de réussite par le fait que les Ardennes « chassaient à nouveau en meute » en misant sur l’addition des compétences.

Après avoir rappelé la naissance du Campus Sup Ardenne, la création de l’association Platinium 3 D, plateforme régionale dédiée aux nouveaux procédés de fabrication additive et le lancement réussi de l’entreprise 3 D Métal Industrie, créée par six fondeurs locaux sur le pôle de la Vence, il s’est aussi félicité des ouvertures en 2019 du contournement de Couvin survenant un an après la branche ouest de l’Y ardennais : l’A 304.

UNE FILIÈRE LOCALE AGRICOLE À DÉVELOPPER

Evoquant ensuite l’agriculture qui occupe 306 500 hectares, soit 57 % de la superficie ardennaise, Géraud Spire a noté que pour la deuxième année consécutive, les éleveurs locaux ont subi d’importants impactes financiers en raison d’aléas climatiques qui ont perturbé la production d’herbe et de maïs.

Le secteur de la viande bovine a, pour sa part, souffert des cours au plus bas depuis de nombreuses années. L’agriculture ardennaise a toutefois créé de la valeur ajoutée en renforçant son autonomie en protéines végétales (moins de recours au soja) et en valorisant ses céréales en volailles ou en porcs tout en commençant à développer la méthanisation et le photovoltaïque.

Mais la chambre économique veut encore aller plus loin « en inventant une filière locale pour proposer des animaux nés, élevés, abattus et transformés dans les Ardennes ».

Enfin, Géraud Spire a loué les efforts accomplis ces derniers mois par les villes de Sedan et Charleville-Mézières pour restructurer et réhabiliter leurs centres-villes. « Ce sont des premiers signes encourageants. Cependant, nous insistons encore et toujours, sur les notions d’accessibilité et de stationnement faciles et pratiques pour la revitalisation du tissu commercial. Aussi, un projet de piétonisation d’une rue, d’une place ou d’un quartier ne peut que s’insérer dans un projet global ».