La commission européenne lève 20 milliards d’euros pour la relance

Mardi 15 juin, l’Union européenne a lancé la première émission obligataire du plan Next génération EU.

La première émission obligataire du plan Next génération EU prévoit 800 milliards d’euros de dettes sur les marchés d’ici à 2026. 407,5 milliards d’euros seront disponibles sous forme de subventions et 386 milliards d’euros sous forme de prêts. Une opération d’une ampleur inédite pour Bruxelles, qui entérine le déploiement des plans de relance nationaux.

Pour cette grande première, l’Union européenne a réussi à lever 20 milliards d’euros sur les marchés financiers via une obligation à dix ans, arrivant à échéance le 4 juillet 2031. Il s’agit de la plus importante émission d’obligations institutionnelles jamais réalisée en Europe, de la plus grande transaction institutionnelle à tranche unique jamais effectuée et du plus grand montant que l’Union européenne ait levé en une seule transaction.

Après un premier accord de principe autour du plan de relance Next Generation EU en juillet 2020 et malgré les blocages politiques survenus en décembre, les États membres ont achevé fin mai le processus de ratification de la décision les autorisant à s’endetter en commun. Cette étape franchie, Bruxelles a pu lancer l’emprunt commun et commencer à distribuer les 672 milliards d’euros aux vingt-sept sous forme de subventions et prêts.

Cette émission d’obligations sur dix ans, est un réel succès et la demande des investisseurs a atteint 142 milliards d’euros, montant qui a poussé Bruxelles à revoir ses ambitions à la hausse ; les 20 milliards empruntés représentant deux fois le montant prévu au départ. L’attrait des investisseurs s’explique par le risque très faible et par la notation triple A des titres même si leur rendement apparaît dérisoire (0,086 %).

L’Europe s’affiche comme un acteur de référence aux côtés des autres émetteurs souverains, ce qui l’autorise à poser ses conditions : la Commission a temporairement banni de l’achat des titres de dettes les banques précédemment impliquées dans des ententes ou des affaires de manipulation de marché. Ces banques devront montrer « patte blanche » pour pouvoir participer aux prochains achats au même titre que les autres.

Ce premier essai concluant pourrait également encourager la Commission à développer une stratégie plus offensive lors des prochaines émissions. D’ici à la fin de l’année, Bruxelles prévoit d’émettre un total de 100 milliards d’euros d’obligations et environ 150 milliards d’euros par an entre mi-2021 et 2026. Ces fonds permettront de financer les plans nationaux d’investissement et de réforme soumis à l’approbation de Bruxelles.

Les sommes que toucheront les vingt-sept États doivent, par exemple, permettre de financer la rénovation thermique de bâtiments, des projets ferroviaires, des bornes de recharge pour véhicules électriques, des réseaux de télécommunications à haut débit ou encore des infrastructures de stockage des données. Les investissements des vingt-sept devront être conformes aux priorités de la Commission européenne, climatiques et numériques notamment. Si un État membre ne met pas en œuvre ses engagements de manière satisfaisante, la convention pourra décider de ne pas lui verser tout ou partie des subsides prévus.

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