La cocotte cherche son poulailler

À Nevers, en attendant l’ouverture de son supermarché coopératif, La Cocotte
continue de militer au travers de l’économie sociale et solidaire.

Après Chenôve (21) ou Besançon (25), la Nièvre aura-t-elle son supermarché coopératif ? C’est en tous cas l’ambition de l’association neversoise La Cocotte qui n’a pas attendu le confinement pour prendre son envol. L’idée germe dans l’esprit de son président, Alexis Réjasse, depuis deux ans . Si le premier confinement a mis un coup de frein à l’idée du supermarché coopératif, la démarche qui s’inscrit dans l’économie sociale et solidaire a décidé d’éclore : « Nous avons décidé de travailler à travers un magasin virtuel. Nous lançons aujourd’hui notre deuxième commande à travers un catalogue de 200 produits ».

Le mot d’ordre est lancé : militantisme. À la différence de nombreuses coopératives qui misent sur le local ou le bio, La Cocotte s’inscrit, elle, dans un comportement plus éthique : « Ce qui nous importe avant tout, c’est que ces produits ne soient pas vendus en supermarchés et que les producteurs – ou grossistes – avec lesquels nous travaillons, partagent notre démarche. Ceux qui sont prêts à vendre à n’importe qui pour le simple fait de vendre ne nous intéressent pas, même s’ils sont en bio. »

Derrière ce projet, Alexis Réjasse reconnaît avant tout « une consommation éthique et militante » qui n’a pas vocation à concurrencer les supermarchés ou le discount alimentaire : « On ne négocie pas les prix d’achat, nous obtenons les prix réservés aux professionnels sur lesquels nous prenons une marge de 20 % pour couvrir les frais. Ce que nous voulons, c’est que producteurs et consommateurs s’y retrouvent ».

Sur les 200 produits au catalogue, la moitié est bio ou local : Huile d’olive, huile de moutarde de la Nièvre, Quinoa local, savons et shampoings élaborés à partir de produits naturels peu- vent être commandés sur catalogue à travers des commandes ouvertes : « C’est une vraie démarche des consommateurs. On ne fait pas ses courses. Ils ont 15 jours pour commander à travers des catalogues que nous leur adressons mais ils récupèrent leur produit 15 jours après » (Les commandes sont aujourd’hui ouvertes jusqu’au 2 décembre et le retrait est prévu le 19 décembre NDLR). L’ESS peut-elle devenir un jour un mode de consommation tout aussi militant qu’alternatif ? Oui, répond Alexis Réjasse : « À partir de janvier, nous allons ouvrir les commandes tous les quinze jours, mais l’idée est vraiment d’ouvrir un supermarché coopératif qui permettra de faire ses courses et d’y trouver tous les produits nécessaires ». Pour l’heure, l’association est en quête d’un local en centre-ville, pour jouer la carte de la proximité jusqu’au bout, qui permettrait de stocker les produits secs qu’elle propose à la vente et d’envisager le commerce de produits frais. L’association lance donc un appel aux élus nivernais pour soutenir une initiative aussi économique que militante.

Pour toute question : cooperativenevers@riseup.net