La clinique Rive Gauche change de mains

Dominique Pon, directeur général de la Clinique Pasteur.

La clinique des allées Charles de Fitte reste dans le giron de Clinavenir qui s’agrandit.

Fondée en 1987, la clinique Rive Gauche, qui revendique le rang de première maternité privée de Toulouse, vient d’être rachetée par des membres de Clinavenir, une alliance de cliniques indépendantes toulousaines. La clinique Pasteur, Médipôle Garonne et la clinique Saint- Exupéry, ainsi que des médecins de la clinique Rive Gauche participent ainsi à ce rachat qui sera effectif le 30 juin prochain. « Le président et propriétaire de la clinique Rive Gauche, le Dr Philippe Gausserand, souhaitait passer la main et céder son établissement. Celui-ci étant membre de Clinavenir, c’est donc tout naturellement que nous nous sommes portés candidats à ce rachat », explique Dominique Pon, directeur général de la clinique Pasteur, un des artisans de cette reprise.

FAIRE PERDURER LE MODÈLE DE CLINIQUE DE MÉDECINS

Installée le long des allées Charles de Fitte, la clinique Rive Gauche compte 160 médecins, 400 salariés et accueille chaque année près de 35 000 patients pour un chiffre d’affaires de 35 M€. Clinavenir, pour sa part, compte en Haute-Garonne et dans le Gers, 11 cliniques à ce jour. L’alliance représente près de 275 M€ de chiffre d’affaires cumulé, plus de 3 000 salariés et 665 médecins. L’ensemble de ces établissements assure 20 % des prises en charge en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) de Haute-Garonne et du Gers, soit 36 % des prises en charge du secteur privé lucratif.

« Nous défendons le concept d’établissement de santé de territoire et à gouvernance médicale », poursuit Dominique Pon.

Une démarche à rebours du phénomène de concentration économique et financière qui s’opère depuis quelques années dans le secteur de l’hospitalisation privée à but lucratif.

De fait, l’alliance de ces 11 établissements s’appuie sur « un modèle coopératif, selon Dominique Pon. Nous avons une filiale commune, Clinavenir, qui permet de mutualiser des moyens, matériels et humains, et de porter des projets, le fond du sujet demeurant la mutualisation des savoir-faire, le partage des pratiques et leur harmonisation. L’autre volet important, c’est le partage de valeurs communes, l’objectif étant de travailler vraiment en synergie. Nos établissements sont en effet des pôles d’excellence de spécialités complémentaires, l’idée étant de formuler une offre de soins harmonisée. »

Le DG de Pasteur défend ainsi un modèle « agile ». « Nous n’avons pas la puissance des grands groupes. En revanche, nous avons la capacité de prendre des décisions de territoire. Nous travaillons avec des entreprises et des banques locales, nous prenons nos décisions en fonction des enjeux locaux, etc. Nous sommes très ancrés dans nos territoires. Nous ne disons pas que notre modèle est meilleur, mais qu’il doit aussi exister dans la diversité de l’offre de soins. »

FRANCHIR UN CAP SUPPLÉMENTAIRE

Alors que deux nouveaux établissements viennent de rejoindre Clinavenir : la clinique de Montberon et celle des Pyrénées, Dominique Pon pense qu’il est possible d’aller plus loin dans la recherche de synergies. « Nous pouvons encore avancer dans la construction d’une stratégie commune, d’un projet médical bien articulé entre les établissements. C’est l’objectif que nous nous sommes donné ».

Selon le DG de Pasteur, la crise de la Covid-19 n’a fait qu’accentuer ce besoin de travailler ensemble. « Nous avons tous été percutés de plein fouet par la crise de la Covid-19. Elle nous a amenés, chacun dans son établissement, à nous requestionner sur nos organisations internes, sur ce qu’est l’accueil non programmé, l’accueil d’urgence, le lien avec l’établissement de soins de premier recours, les maisons de santé, les cabinets médicaux, le poste hospitalisation, l’hospitalisation à domicile, le lien avec les établissements de soins de suite, etc. Pendant la crise, nous avons identifié beaucoup de choses que nous pourrions améliorer dans le parcours patient. Et plutôt que de réfléchir chacun de son côté, il y a vraiment des sujets que nous devons travailler ensemble ».