Le permis de construire de la Cité des Vins & des Climats de Bourgogne à Beaune vient d’être délivré par la mairie. Cela marque une nouvelle étape dans l’avancement de ce nouvel équipement touristique dédié au vin, imaginé dès 2010.
La journée du 24 novembre est un point d’étape important pour la future Cité des Vins et des Climats de Bourgogne à Beaune : elle marque la délivrance du permis de construire par la mairie et elle fut l’occasion pour la ville, maître d’ouvrage, le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), futur exploitant, et le groupe Rougeot, entreprise de travaux publics en charge du projet, de faire une première visite de chantier.
Implanté aux portes de Beaune, au sein du grand parc urbain de la Chartreuse et imaginé par Emmanuelle Andreani, architecte cofondatrice de l’agence lyonnaise Siz’ix, le futur bâtiment de 3.500 mètres carrés répartis sur quatre étages, arborera une ligne architecturale symbolisant par ses courbes la vrille de la vigne, cette fine tige qui s’enroule avec douceur et fermeté autour du fil de palissage. Par sa progression circulaire, la vrille évoque également le mouvement perpétuel à l’œuvre dans le vignoble : le cercle des saisons, le cycle végétatif de la vigne… qui années après années se répète sans jamais se reproduire tout à fait à l’identique. Une vrille ancrée au sol par un mur de pierres de Bourgogne planté de vignes, pour mieux s’élèver vers la terrasse belvédère panoramique à 24 mètres de hauteur offrant une vue à 360 degrés sur la côte viticole. Ce « nid d’aigle » abritera le Centre d’interprétation des Climats.
Dans le socle du bâtiment, l’accueil, la librairie et le café boutique ainsi que les 1.000 mètres carrés d’espaces d’exposition permettront aux visiteurs de découvrir le territoire et ses richesses. Des espaces de formation (dont l’École des vins de Bourgogne) et de dégustation ainsi qu’un bar des découvertes et un salon de réception agrémenteront, au fil des étages, la réalisation de ce projet qui porte une ambition écologique forte à travers l’utilisation de matériaux nobles et biosourcés (bois, verre et métal). Une toiture végétalisée sur le plateau scénographique permettant d’améliorer les performances thermiques et acoustiques. Une production d’énergie renouvelable par géothermie et solaire (30 mètres carrés de panneaux photovoltaïques en toit-terrasse) fait partie du projet.
Niché au milieu d’un parc arboré de 10 hectares, cet espace constituera pleinement un nouveau poumon vert pour la ville tout en donnant à Beaune les moyens de changer d’époque en faisant la part belle aux modes de circulation doux et propres (le site devrait être ainsi desservi par des liaisons en véhicules électriques). Une coulée verte permettra notamment de faire la liaison jusqu’au parc de la Bouzaize, en traversant le cœur de la ville.
« L’ambition est de créer un lieu de vie, symbole identitaire d’un territoire et d’un vignoble remarquables. Dans sa composition, il incarne la porte d’entrée de la découverte du territoire bourguignon en réunissant le Nord et le Sud en un lieu », affirme Emmanuelle Andreani, répondant notamment aux attentes du BIVB. « Il nous faut un bâtiment qui ait du souffle », défendait également Pierre-Henry Gagey, co-initiateur du projet en 2010 et ancien président du BIVB, dont l’assemblée générale du 19 décembre 2017 votait à72% des voix en faveur de la mise en route du projet de Cité des Vins.
La participation financière du BIVB (1,5 million d’euros pour un investissement total de 10,5 millions d’euros) est fléchée pour financer en partie la scénographie intérieure de la cité. L’agence Alice dans les villes, du groupement Rougeot, théâtralisera, sur 1.100 mètres carrés, les espaces intérieurs en s’appuyant sur des expériences sensorielles et immersives et en évoquant notamment la mosaïque des paysages, l’histoire, les facteurs naturels, les cépages, le travail de la vigne, l’art de la vinification, les arômes et la diversité des vins bourguignons. Sans oublier un espace spécialement dédié aux Climats, inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Un parcours dédié aux enfants est même prévu. Conçu sous forme de cachettes, il comprendra une petite histoire ainsi qu’un jeu adapté à leur âge.
Le bâtiment sera financé par les collectivités (région, départements, État, Europe, ville et agglomération Beaune Côte et Sud) et sera mis gracieusement à disposition du BIVB, sans loyer, par la ville.
Le projet beaunois de La Cité des vins & des Climats de Bourgogne se veut le phare d’un campus incluant des services complémentaires (hôtel haut de gamme, halle évènementielle, galerie de produits d’excellence…). Ce nouveau quartier, élaboré autour de la Cité et coordonné par la ville de Beaune, sera financé par des investisseurs privés.
Les travaux préparatoires débuteront cette fin d’année 2020, avec un démarrage officiel fin janvier 2021, pour une ouverture prévue au printemps 2022.
Beaune tête de pont d’un réseau de cités
Qu’est-ce qui se cache concrètement derrière le vocable de Cité des vins et des Climats de Bourgogne ? Tout d’abord pas une mais des cités, ou plus exactement un réseau qui s’appuie sur trois villes : Chablis au nord, Mâcon au sud et Beaune au centre. Chaque site fait référence à la Bourgogne et aux deux autres sites. Mais, chacun est autonome et a sa propre identité au niveau de sa dimension, de son architecture et de son contenu. Une Cité numérique (internet) viendra relier chaque cité. Elle permettra de toucher le visiteur avant et après sa visite. Sur les sites de Chablis et Mâcon, les « cités » sœurs seront plus modestes qu’à Beaune et conçues comme des extensions à des bâtiments déjà existants. Ainsi le site du Cellier Petit-Pontigny (anciens bâtiments construits au XXIe siècle par les moines cisterciens) à Chablis sera étendu de 900 mètres carrés pour un coût de 2,2 millions d’euros, tandis que celui de la Mai- son mâconnaise des vins, siège du BIVB local sera agrandi de 1.900 mètres carrés pour 3,9 millions d’euros. Le coût total des trois cités est chiffré à 16,6 millions d’euros, réparti comme suit : quatre millions d’euros de la région, 3,5 millions d’euros du BIVB, viennent ensuite le conseil départemental de la Côte-d’Or, la ville de Beaune et l’agglomération Beaune Côte et Sud pour deux millions d’euros chacun, ainsi que les conseils départementaux de Saône-et-Loire et de l’Yonne, les villes et intercommunalités qui accueillent une cité, deux groupements de viticulteurs, l’État et l’Europe.
