La Chine et l’Europe protègent leurs indications géographiques

Chine et Europe

L’Union européenne et la Chine ont clôturé les négociations relatives à un accord bilatéral visant à protéger 100 indications géographiques (IG) européennes en Chine et 100 indications géographiques chinoises dans l’Union européenne contre les imitations et les usurpations.

L’accord historique signé à Shanghai à l’occasion de la foire chinoise devrait se traduire par des avantages commerciaux réciproques et une demande de produits de qualité supérieure de part et d’autre. Il s’agit du premier accord bilatéral jamais conclu entre l’Union européenne et la Chine Pékin et Bruxelles s’engagent réciproquement à ne pas contrefaire 100 indications géographiques protégées (IGP). L’indication géographique protégée (IGP) est un dispositif de l’Union européenne qui garantit qu’au moins une des étapes de création d’un produit (production, transformation, élaboration) a été réalisée dans le lieu affiché sur ce produit.

Les systèmes de qualité de l’UE, visant à protéger les dénominations de produits spécifiques, comptent plus de 3.300 dénominations européennes enregistrées soit en tant qu’indication géographique protégée (IGP), soit en tant qu’appellation d’origine protégée (AOP). Par ailleurs, quelque 1.250 dénominations de pays tiers sont également protégées dans l’Union, dans la majeure partie des cas grâce à des accords bilatéraux comme celui conclu avec la Chine. En valeur, le marché des indications géographiques de l’Union européenne avoisine les 74,8 milliards d’euros et représente 15,4 % du total des exportations de denrées alimentaires et de boissons de l’Union européenne.

NÉ DU BRAS DE FER AVEC DONALD TRUMP

Parmi les 100 produits européens concernés par l’accord, 26 sont français, essentiellement des vins, des spiritueux et le fromage de Roquefort, ou les pruneaux d’Agen. Le whisky irlandais, la bière de Munich, l’Ouzo, le Porto, ou encore le fromage manchego espagnol. Parmi les produits chinois protégés figurent des thés, des riz, des fruits…

Le commissaire Phil Hogan, qui achève son mandat à l’Agriculture avant de prendre celui du Commerce international, se réjouit de cet accord car il s’agit de la première concrétisation des relations nouées en avril lors du sommet UE-Chine qui conforte l’idée des Européens qu’une approche coopérative est possible avec le géant chinois, contrairement au bras de fer imposé par Donald Trump au monde entier.

ÉTENDU À 175 AUTRES IG DANS QUATRE ANS

D’un point de vue commercial, cet accord, s’il est respecté, n’est pas neutre. La Chine représente le deuxième marché à l’export pour l’industrie agroalimentaire européenne avec 12,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires entre septembre 2018 et août 2019. Elle est également la deuxième destination des exportations de produits de l’Union qui sont protégés par une indication géographique, représentant 9 % de leur valeur, en ce compris les vins, les produits agroalimentaires et les boissons spiritueuses. Sa classe moyenne, en forte expansion, est de plus en plus demandeuse de produits de qualité et authentiques.

Cet accord doit toutefois être validé par le Parlement européen et le Conseil. L’entrée en vigueur est, en principe, prévue pour la fin 2020. Il sera étendu à 175 autres indications géographiques protégées quatre ans après son entrée en vigueur.

Pratique

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