La Champagne pionnière pour la Haute Valeur Environnementale

La certification VDC, Viticulture Durable en Champagne, mise en place en 2014 par le CIVC, a été obtenue par près de 300 exploitations représentant 15% des surfaces de l’appellation.

Plus de 600 exploitations certifiées environnement, dont 400 Haute Valeur Environnementale, un avenir annoncé à zéro herbicides, 300 certifications Viticulture Durable en Champagne et la création de nouvelles variétés de cépages adaptées au changement climatique, la Champagne se prépare à la viticulture de demain.

Mise en place par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation en 2014, la certification HVE, Haute Valeur Environnementale, met en valeur les modes de production durable : protection de la biodiversité, préservation des ressources naturelles et réduction des produits phytosanitaires. Dans une diversité d’une dizaine de certifications, privées et publiques, la HVE certifie aujourd’hui plus de 1 500 exploitations viticoles, contre moins de 200 en 2015.

Si l’adhésion à la HVE au 1er Juillet 2019 est particulièrement forte pour l’ensemble des vignobles français, à cette date les sources ministérielles recensent 461 exploitations certifiés dans le Bordelais, 400 en Champagne, dont 90 dans l’Aube, 220 en Languedoc-Roussillon, 110 en Charente, 80 en Bourgogne, 60 pour le vignoble de Provence et pour ceux de la Loire, 50 pour les Côtes du Rhône et 39 pour l’Alsace.

600 EXPLOITATIONS CERTIFIÉES ENVIRONNEMENT

Ces adhésions sont majoritairement récentes, en témoignent leur augmentation depuis 2017 : 90% pour le Bordelais et 60% pour le Champagne. Dans le Grand Est, cette certification appartient à 438 exploitations viticoles, dont 307 pour la Marne, 86 pour l’Aube, 30 pour le Bas-Rhin et 9 pour le Haut-Rhin, ces deux derniers départements abritant l’appellation vins d’Alsace.

Sachant que certaines exploitations ont opté pour plusieurs certifications, la Champagne compte aujourd’hui plus de 600 unités de productions certifiées démarche environnementale (HVE, VDC, Terra Vitis, Bio, parmi une dizaine de certifications environnementales, publiques et privées, proposées …), couvrant 20% du vignoble. Si l’on considère l’étendue des vignobles, avec une aire Champagne près de quatre fois moins étendue que celle du Bordeaux, et le nombre d’exploitants, l’implantation de la HVE est exemplaire en Champagne.

LE CHAMPAGNE, PIONNIER DE LA HVE

Elle l’est aussi historiquement, les engagements HVE en Champagne étant antérieurs à ceux du Bordelais. On trouve ainsi sept exploitations champenoises certifiées dès 2012, dont la maison Bollinger. Pionnière en ce domaine, elle est suivie, entre 2013 et 2016, par Roederer, Deutz, Cattier, Philipponnat, Salon, Piper et Charles Heidsieck, Mumm et Taittinger. Il faut cependant attendre 2017 pour enregistrer la certification de grands châteaux bordelais comme KIrwan, Lynch-Bages, Lafite-Rothschild, Pichon-Longueville, Haut-Brion ou Pape Clément.

La certification VDC, Viticulture Durable en Champagne, mise en place en 2014 par le CIVC, a été obtenue par près de 300 exploitations représentant 15% des surfaces de l’appellation. Reconnue par le Ministère de l’Agriculture en 2015, la certification engage les viticulteurs champenois candidats autour de trois axes : empreinte biodiversité, empreinte carbone et empreinte eau. Elle a pour but de réduire au minimum la pression des pratiques viticoles sur l’environnement avec des objectifs précis : réduire à zéro l’emploi des herbicides d’ici à 2025, réduire de 75% l’empreinte carbone en 2050 et parvenir à 100% d’exploitations certifiées en 2030.

LES CHOIX DU CIVC L’AVENIR DU CHAMPAGNE

Le défi climatique dicte les recherches du CIVC en matière de recherche de cépages résistants. Innovation variétale et hybridation concerne les trois cépages courants de la Champagne associés au Gouais, à l’Arbane et au Petit Meslier. Les premières plantations de ces génotypes remontent à 2015 et les résultats sont attendus à l’horizon 2022-2023.

La filière dresse un bilan positif de l’évolution de son bilan carbone, le premier du genre au Monde en 2003 : -15% pour les émissions de CO2, -50% de produits phytosanitaires et d’engrais azotés, transformation en humus de 80% des bois de vigne et des 20% restants en énergie, 90% des déchets divers triées et valorisés et 100% des sous-produits vinicoles valorisés (carburants, alcools industriels, santé, cosmétiques, agro-alimentaire …).

Sources : Ministère de l’Agriculture / CIVC