La CCI des Ardennes va se séparer de certains actifs

Géraud Spire, président de la CCI. (Photo : Pascal Rémy)

Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie ardennaise exprime ses inquiétudes.

Les élus consulaires ardennais constatent que les comptes 2018 sont en déficit de 280 000 euros en raison des baisses de dotation, comme en 2017 (500 000 €)… Un moindre mal : les pouvoirs publics ont tenu compte du fonds de roulement et de la trésorerie de la CCI ardennaise et de ses efforts pour rééquilibrer ses comptes dans un contexte pourtant délicat. « En plus de nos réserves financières, on a aussi plusieurs actifs qu’on va pouvoir vendre tout en ayant la possibilité de nous alléger des zones industrielles de Donchery et Tournes-Cliron appelées à passer dans le giron d’Ardenne Métropole avec qui nous sommes en discussion. Il pourrait d’ailleurs en être de même pour le parking de l’avenue Jean-Jaurès, ce qui pourrait permettre à la ville de Charleville-Mézières d’avoir une gestion globale des aires de stationnement », annonce le président, Géraud Spire.

L’IMPACT DE LA LOI PACTE

La loi Pacte contient plusieurs dispositions visant à transformer le réseau consulaire pour permettre aux CCI de développer leurs activités dans le champ concurrentiel et de disposer de nouvelles opportunités pour assurer des services facturés. CCI France joue ainsi un rôle de pilote en recevant du gouvernement l’ensemble des dotations qu’elle répartit ensuite aux CCI territoriales. La CCI des Ardennes devrait recevoir une enveloppe de 780 000 euros d’ici 2022 : « Une forte diminution qui se poursuit depuis 2012 et nous a amené à couper dans les frais généraux, à serrer partout les boulons en passant notamment de 90 à une trentaine de collaborateurs. En actionnant sur les retraites et les départs, on a évité de recourir à un plan social ».

En conséquence, Géraud Spire prêche « pour une plus grande régionalisation des directions de services afin de ne plus garder que les collaborateurs de proximité ». Il constate cependant que les CCI de grandes métropoles (Strasbourg, Metz, Nancy et Reims) ont, elles, les moyens de continuer à exister.

OBJECTIFS ET PERFORMANCE

Signé le 15 avril entre l’État et CCI de France, le contrat d’objectifs et de performance redéfinit les missions essentielles des Chambres de Commerce et d’Industrie autour de cinq axes : l’entrepreneuriat, l’appui aux entreprises dans leurs mutations, leur accompagne- ment à l’international, la représentation des entreprises et l’appui aux territoires. À cela s’ajoute le développement de la formation et la gestion pluri-annuelle des équipements. Comme le port de Givet, le parking de l’avenue Jean-Jaurès à Charleville-Mézières et les zones industrielles de Tournes-Cliron (30 PME, 581 salariés) et Donchery (18 PME, 608 emplois) où 34 et 27 hectares de surface sont encore disponibles. Le contrat sera complété par une convention d’objectifs et de moyens qui devra être paraphée par chaque CCI, au plus tard fin octobre 2019.

Il existe toutefois une péréquation entre les chambres cossues et celles en difficultés. Comprenant des zones rurales à revitaliser à plus de 70 %, les Ardennes vont bénéficier d’une péréquation de solidarité comme deux autres départements du Grand Est : la Meuse et la Haute-Marne. Après consensus, les Ardennes devraient se voir attribuer la modique somme d’environ 70 000 euros en plus de la dotation annuelle qui se monte à 1,8 million d’euros.

INQUIÉTUDES POUR LE COMMERCE
Géraud Spire, le président de la chambre consulaire ardennaise, a poussé un coup de gueule après avoir constaté que Charleville-Mézières avait été transformée en ville morte lors de la 32e manifestation des gilets jaunes. « J’attends maintenant que ces petits commerçants qui, souvent font le dos rond sans rien dire, nous fassent remonter leurs doléances pour qu’on fasse un point précis de l’impact financier de ces mouvements. En tout cas, des commerces et des emplois risquent de disparaître. À l’heure où Charleville-Mézières et Sedan vont bénéficier de l’opération Cœur de Ville, il est dommage que les usagers désertent le centre-ville ».