La capsule couronne se réinvente

PE.DI allie l’ingénierie et l’œnologie pour créer des capsules d’exception. Dans un espace de dégustation dédié, à Pierry, les différentes expérimentations donnent, après plusieurs mois, leurs résultats. (Photo : Angèle Caucanas)

L’entreprise italienne PE.DI s’est installée à Pierry (Marne) il y a 30 ans et ne cesse, depuis, d’innover dans la fabrication de capsules couronne. Sa dernière conception, l’Oxysorb, présente ses premiers résultats.

Le groupe PE.DI rayonne à l’international : 90% de son activité se consacre à l’export de sa spécialité, la capsule couronne, notamment en Espagne ou en Russie. Sur son site de Pierry, l’usine observe un rendement de 550 000 capsules par jour, pour un total de 70 millions par an, commercialisées dans toute la France, mais essentiellement en Champagne. D’où le choix stratégique de PE.DI d’y installer son siège français. Avec un chiffre d’affaires annuel de 2 M€, le site est en pleine expansion, dans la commercialisation de capsules couronnes, mais aussi dans la recherche qui y est associée.

LABORATOIRE ET MONITORING

Pour l’entreprise familiale italienne, qui emploie 40 salariés, il ne s’agit pas seulement de proposer différents modèles de capsules, mais surtout de travailler, dans une démarche de recherche, à l’amélioration constante du produit, en relation directe avec les vignerons ou grandes Maisons de Champagne. « Nous nous demandons continuellement comment améliorer l’efficacité de la capsule de tirage », affirme Virginie Thollin, œnologue et commerciale pour PE.DI France. « Les clients ont des envies, des besoins et nous voulons, avec le concours des fournisseurs de matières premières, leur trouver des solutions expertes ».

Aujourd’hui, PE.DI propose cinq capsules différentes, avec cinq niveau de perméabilité. En fonction du vin, de la bouteille, et des exigences des vignerons, les capsules réagissent différemment. Par exemple, une capsule PE.DI Top contrôle une fuite de 0,67 cm3 de CO2/24h, tandis qu’une TopS optimise la perte de CO2 à 0,14 cm3/24h. L’effervescence est ainsi plus ou moins préservée, en fonction de la gamme de capsule couronne choisie lors du vieillissement sur lit.

L’OXYSORB : CAPSULE PIONNIÈRE

Considérant que « plus le CO2 se perd, plus l’oxygène entre dans la bouteille», et que « l’oxygénation altère la qualité et le vieillissement du vin », les équipes italienne et française de PE.DI ont travaillé à une nouvelle capsule couronne, l’Oxysorb, dont les premiers résultats, après un monitoring de près de 400 jours, viennent d’être rendus publics.
En s’inspirant de la refermentation de la bière après son embouteillage, l’Oxysorb a pour ambition de maîtriser, grâce à un joint actif et des sulfites contenus dans la capsule couronne, l’entrée de l’oxygène dans la bouteille, durant son vieillissement sur lit. « C’était une recherche d’équilibre : ne pas altérer la production de la capsule, ne pas risquer une migration des sulfites dans le vin, optimiser des résultats sur un an d’observation… », explique Virginie Thollin qui s’enthousiasme des premières dégustations concluantes : « Nous obtenons un vin réduit, moins ouvert, un vin préservé. L’Oxysorb optimise clairement l’oxydation du vieillissement sur lit, qui commence un an plus tard, par rapport à un vin fermé par une capsule classique ». Un avantage de choix pour les vins qui doivent être particulièrement protégés de l’oxydation, comme les vins de couleur rosée, les vins de base, les cuvées particulières, mais aussi les demi-bouteilles, qui fatiguent beaucoup plus rapidement de par leur contenance réduite.

Proposée à un prix globalement 25% plus cher que la TopS, produit haut-de-gamme du catalogue PE.DI, « la capsule Oxysorb est prête à être commercialisée, mais nous la confions dans un premier temps à nos clients intéressés afin qu’ils la testent, dans leurs conditions de vieillissement ».