La Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées repart en conquête

Alain Di Crescenzo, président du conseil de surveillance, et Pierre Carli, ex-président du directoire de la CEMP.

La banque mutualiste a vu son chiffre d’affaires progresser de 0,8 % l’an dernier.

Marquée par une crise sanitaire et économique sans précédent, l’année qui s’est achevée devrait rester à plus d’un titre dans les annales de la Caisse d’épargne de Midi-Pyrénées (CEMP). « 2020 restera une année exceptionnelle où nous nous sommes particulièrement illustrés », a ainsi estimé Pierre Carli le 27 avril à Toulouse, lors de la présentation à la presse des résultats commerciaux et financiers de la banque mutualiste. Une « dernière » pour le président du directoire de la CEMP qui, atteint par la limite d’âge, a quitté ses fonctions trois jours plus tard.

Côté banque de détail (particuliers et professionnels), malgré ce contexte difficile, la banque a enregistré un montant exceptionnel de collectes : 870 M€ contre 447 M€ l’année précédente. Elle a, dans le même temps, distribué 1,87 Md€ de crédits immobiliers et 450 M€ de prêts à la consommation, là aussi « un record » selon Pierre Carli. Côté banque de développement (entreprises, associations, collectivités), l’établissement a injecté près de 600 M€ dans l’économie régionale dont 221 M€ au titre des Prêts garantis par l’État (PGE).

Forte de plus de 871 000 clients, la banque a ainsi vu l’an dernier son encours de collectes progresser de 5 % à 19,99 Mds€, tandis que son encours de crédit bondissait dans le même temps de 7,7 % sur l’année à 15,81 Mds€. 2020 aura également été pour la CEMP l’occasion d’accélérer fortement dans le domaine du digital, avec notamment désormais la possibilité de contracter un prêt de façon complètement dématérialisée ou encore le lancement de l’offre IZ’e-commerce en vue d’accompagner les entreprises dans la création de leur site internet.

Cette « belle performance économique » se traduit dans les résultats financiers de la CEMP par un produit net bancaire en progression de 0,8 % sur l’année, à 374,8 M€, un résultat brut d’exploitation en hausse de 1,1 % et un résultat net de 86,9 M€, en augmentation de 4,1 %. Des chiffres « assez exceptionnels dans le périmètre des banques régionales, se réjouit Pierre Carli, c’est de très bon augure. »

SOUTIEN AUX START-UP

Si elle ne dispose pas d’un incubateur dédié, la Caisse d’Épargne de Midi-Pyrénées n’en soutient pas moins les start-up de la région via des participations ou des partenariats. C’est le cas de la plateforme 1Kubator, d’Itrust, d’Ilek, de Cozynergy, d’Enerfip, d’Ibat, d’Insured Services et de MyFox Somfy. La CEMP est également actionnaire à hauteur de 17 % d’Irdi Soridec Gestion. Elle a également injecté plus de 2 M€ dans des structures d’investissement régionales telles que l’Arec, l’Arac et l’Aris.

À rebours des annonces faites par d’autres réseaux bancaires, le désormais ex-président du directoire confirme le maintien de l’ensemble de son réseau d’agences, soit 170 au total. « Bien loin de désarmer, la Caisse d’épargne de Midi-Pyrénées est déterminée à partir à la conquête de nouveaux clients », a-t-il ainsi affirmé.

Nommé en décembre dernier, Christophe Le Pape lui succède désormais à la tête du directoire de la CEMP. Il aura en charge de mener un important projet de rénovation du siège social de la banque, avenue Maxwell à Toulouse, qui prévoit notamment le regroupement des équipes au sein d’un seul bâtiment contre quatre actuellement. Des plateformes de travail délocalisées devraient également voir le jour à Albi, Montauban et Auch en vue d’améliorer les conditions de vie d’une partie des salariés du groupe dont les effectifs s’élèvent à 1609 collaborateurs.