La bonne santé de l’immobilier marnais

Le nombre de permis de construire reste élevé dans la Marne en 2018.

Les ventes de biens sont en hausse dans la Marne, portées par les appartements anciens (+11,6%) et les maisons anciennes (+6,9%). Les prix des différents biens ont eux aussi enregistré une tendance à la hausse en 2018.

Volumes et prix à la hausse : le marché de l’immobilier marnais poursuit son embellie. Engagée depuis quelques années déjà, la belle dynamique de l’immobilier se confirme, comme le soulignent les chiffres publiés par la Chambre interdépartementale des notaires de Reims.

VOLUMES DE VENTES : +6,2% SUR UN AN

La hausse globale des ventes de biens immobiliers enregistrée en 2018 est surtout portée par les biens anciens : les appartements anciens (+11,6%) et les maisons anciennes (+6,9%). En revanche, les ventes d’appartements neufs sont en nette baisse (-10,1%) tout comme, dans une moindre mesure, les terrains à bâtir (-2,4%). « Il ne faut pas voir, dans la baisse des ventes dans le neuf, une désaffection de la part des acheteurs mais plutôt une raison mécanique liée au décalage entre la commercialisation et la mise en chantier des biens », précise Me François Gauthier, notaire à Reims, délégué à la communication de la Chambre interdépartementale des notaires de Reims. « D’ailleurs, nous avons noté, en 2018, une hausse des dépôts de permis de construire et des mises en chantier, ce qui constitue un élément intéressant à suivre pour les années à venir ».

Du côté des prix aussi, la tendance a été à la hausse en 2018 dans l’ancien puisque les appartements ont évolué de +0,2% sur un an* dans la Marne, une progression sensiblement inférieure à la moyenne nationale (+3 %). En revanche, la hausse des prix des maisons anciennes marnaises (+3,5%) est légèrement supérieure à la moyenne nationale (+2,9%).

APPARTEMENTS ANCIENS

Alors que le prix médian au m2 dans la Marne atteignait 2 000 euros en 2008, il s’élève à 1 860 euros dix ans plus tard (+1% en un an). Un prix supérieur à la moyenne du Grand Est (1 720 euros) et à des régions telles que la Bourgogne Franche-Comté (1 480 euros) mais inférieur à ceux enregistrés dans les Hauts de France par exemple (2 110 euros). Sans surprise, les prix au m2 médians dans la Marne sont plus élevés que chez ses voisins de l’Aisne (1 300 euros) et des Ardennes (980 euros).

En matière de prix au m2, le secteur de Reims arrive largement en tête de la Marne (2040 euros en moyenne, soit le même niveau que les années record de 2007 et 2008) devant la Vallée de la Marne (1 400 euros) et Châlons-en-Champagne (1 110 euros, +1,3% en un an).

À Reims, ce sont les quartiers du centre-ville (2 590 euros/m2), de Saint-André (2210 euros) et Cernay (2040 euros) qui enregistrent les prix les plus élevés. Les conditions semblent idéales pour rendre le marché attractif pour les acquéreurs et profitable pour les vendeurs, comme le souligne Me Gauthier : « Les hausses de prix restent mesurées et raisonnables : on n’enregistre pas d’inflation particulière, ni de marché spéculatif. Le marché départemental est plutôt sain avec des prix stabilisés, en légère hausse depuis trois ans ».

En 2018, les ventes d’appartements comprenant deux pièces (27,9%) ont dépassé les trois pièces (26,4%) contrairement à 2017 où la tendance était inversée (26,4% contre 28,1%). Arrivent ensuite les quatre pièces (19,6%), les studios et une pièce (15,6%). Les cinq pièces et plus arrivent en queue de peloton (10,6%).

APPARTEMENTS NEUFS

En 2018, les prix des appartements neufs ont évolué de +2,5% dans la Marne, pour atteindre un prix médian de 3460 € /m2. Si ce prix est en-deçà du record enregistré en 2011 (plus de 3 600 euros), il a progressé de 400 € / m2 en dix ans. Les 3 pièces représentent 37,9% des ventes de ces appartements neufs, devant les deux pièces (36,5%), arrivent ensuite les studios et les 4 pièces (11,8% chacun) et les 5 pièces (2,1%).

MAISONS ANCIENNES

Dans la Marne, le prix de vente médian d’une maison ancienne est de 168 100 euros, en progression de +0,5% sur un an. Un prix médian supérieur à la moyenne de la Province (160 000 euros) mais aussi du Grand Est (150 000 euros), des Hauts de France (145 000 euros) et de la Bourgogne Franche-Comté (130 000 euros). Dans cette catégorie, les maisons de 6 pièces et plus arrivent en tête des ventes (41%), devant les 5 pièces (28,5%) et les 4 pièces (19%).

Là encore Reims arrive en tête des prix moyens pratiqués dans le département avec une moyenne de 213 000 euros par bien vendu. Dans la région de Châlons, le prix moyen est de 163 000 euros, loin devant le sud-ouest marnais (110 000 euros).

Les communes de Tinqueux (223 300 euros), Reims (213 000 euros), Epernay (152 000 euros) arrivent en tête des villes les plus chères, devant Sézanne (122 400 euros et Vitry-le-François (85 200 euros). À Châlons-en-Champagne le prix de vente des maisons anciennes atteint 152 000 euros, en progression de +3,6%. « Le marché Châlonnais semble avoir retrouvé un certain dynamisme alors que les prix avaient baissé depuis ces dernières années », précise le notaire rémois.

TERRAINS À BÂTIR

Les prix médians des terrains dans la Marne s’élèvent à 65 500 euros (+2,8% en un an). Ils sont supérieurs à la moyenne enregistrée dans le Grand Est (63 000 euros), dans les Hauts de France (54 500 euros) et de la Bourgogne Franche Comté (45 000 euros).

Au sein de la Marne les prix varient de manière assez spectaculaire selon le secteur : la ceinture rémoise est de loin le secteur le plus élevé (135 000 euros), devant la région rémoise (80 000 euros) et la région de Châlons (53 000 euros).

LA COLOCATION, GRANDE TENDANCE DU MOMENT

Au niveau des grandes tendances, les professionnels de l’immobilier ont noté une évolution du profil des acheteurs. Que ce soit en âge ou en attentes…

« Il y a actuellement sur le marché, beaucoup d’investisseurs, même jeunes, même locataires à titre personnel, qui cherchent à investir dans l’immobilier. Ils sont souvent motivés par le PINEL dans le neuf et dans la colocation ou le meublé dans l’ancien », note François Gauthier. « La colocation est notamment un secteur très porteur avec de nombreuses demandes de la part des investisseurs mais aussi des locataires, étudiants et jeunes actifs. Cette solution est d’ailleurs dynamisée par l’arrivée sur le marché de certains acteurs et interlocuteurs spécialisés dans l’aide à l’investissement en la matière. On peut dire aujourd’hui que le marché de la colocation n’est plus anecdotique ».

* (du 1er novembre 2017 au 31 octobre 2018)