La bioéconomie, un levier pour la relance économique, agricole et écologique

Le Plan régional en faveur de la bioéconomie est en phase active. Les acteurs régionaux, publics et privés font un premier point d’étape prometteur dans un Grand Est qui souhaite devenir un leader européen en la matière.

En ouverture de la Journée de la Bioéconomie du Grand Est, initialement prévue dans le cadre de la Foire de Châlons-en-Champagne et organisée à la Maison de la Région éponyme, Jean Rottner est venu galvaniser les partenaires locaux du Plan régional en faveur de la Bioéconomie, adopté en octobre 2019 et pour lequel le Conseil régional s’est engagé à hauteur de 35 M€ par an sur cinq ans. Faire vite pour inventer l’avenir en s’appuyant sur l’expertise des territoires, progresser par contrats de filières et donner la priorité aux projets capables d’être des leviers de développement, voilà pour le propos introductif du Président du Conseil régional.

L’objectif de cette journée était de réunir une cinquantaine d’acteurs concernés et investis mais également d’accélérer la mise en œuvre des actions porteuses de cette stratégie. Au menu de cette journée : la place de la bioéconomie dans le monde de l’après Covid-19, la stratégie européenne sur le sujet et un tour d’horizon des investissements en cours dans le Grand Est. Animé par Philippe Mangin, Vice-président du Conseil régional et Isabelle Héliot-Couronne, Présidente de Commission, aux côtés de Yvon Le Hénaff, Président d’IAR et Christophe Sussat, Président du Groupe de travail Bioéconomie et Bioénergie du Grand Est Business Act, ce point d’étape a reconnu que la crise sanitaire avait permis d’affirmer les richesses régionales de proximité.

DEVENIR UN LEADER EUROPÉEN

Si certains des intervenants ont fait remarquer que le terme « bioéconomie » était absent du Plan national de relance, ils ont cependant pointé des chapitres sous-jacents : rénovation énergétique, décarbonisation de l’industrie, transition agricole, technologies vertes… Pour eux, la bioéconomie, autrement dit le passage d’une économie dépendante des ressources fossiles à une économie basée sur la biomasse, c’est-à-dire sur la matière organique végétale ou animale, est une démarche anti-crise et donc une solution d’avenir.

L’ambition évoquée par Jean Rottner, bien avant la crise, est claire : « Je veux faire du Grand Est l’un des leaders européens de la bioéconomie… En synergie avec l’ensemble des politiques régionales, cette stratégie est une véritable solution pour concilier les objectifs de développement économique de notre région avec notre ambition écologique et agricole ». L’effet levier escompté de l’engagement financier de la Région est conséquent : 500 M€ de fonds publics pour épauler des stratégies énergétiques locales, la fabrication de bio-matériaux pour la construction et la rénovation, le développement et la construction de bioraffineries, l’émanation d’une agriculture durable, l’affirmation d’une alimentation biosourcée…

UNE CINQUANTAINE DE PROJETS SOUTENUS

Des projets aux actes, la Région annonce son soutien à une cinquantaine de projets de bioéconomie durables d’ici à 2025 et aux projets portés par les acteurs des biocarburants. Sept porteurs de projets de ce type ont évoqué l’avancement de leur chantier au cours de cette journée.

Ils font globalement un pari pour l’avenir qui pèse plus de 500 M€ d’investissement, public et privé. Cette réunion d’échanges a ainsi été l’occasion de rappeler les 25 M€ pour le doublement de la production de la Chanvrière de l’Aube, la construction de l’usine de transformation de peuplier Garnica à Troyes, 100 M€ et 300 emplois à terme, les 110 M€ de l’Européenne de Biomasse à Pomacle, les 50 M€ d’Afyren Neoxy, cosmétique, chimie fine, alimentation, sur la plateforme de Carling en Moselle, les 48 M€ de Metex Noovista, première unité de production de chimie biotechnologique dans le Grand Est, les 100 M€ de Terrasolis, centre d’excellence en énergies renouvelables, à partir du site de Bétheny, ou encore les 100 M€ de Cristal Union pour la restructuration de la gouvernance du site de Pomacle.