Pour faire connaître son savoir-faire, la Nièvre crée sa marque de territoire : La Belle Nièvre.
Alphonse Daudet et le réalisateur Jean Epstein avaient mis à l’honneur La Belle Nivernaise, le Conseil départemental de la Nièvre mise lui sur « La Belle Nièvre », une marque de territoire dont la convention a été signée le 19 mars avec les chambres consulaires (Commerce et Industrie, Métiers et Artisanat et Agriculture). Loin de la vente du nom de la ville de Vendôme à LVMH, l’ambition est de « faire connaître et préserver le savoir-faire des entreprises nivernaises », explique Alain Lassus, président du Conseil départemental de la Nièvre. Si l’idée n’est pas nouvelle, la crise sanitaire en aura précipité la mise en place : « Pendant le premier confinement, les gens se sont montrés attentifs aux producteurs locaux, mais après la réouverture des commerces, cette dynamique s’est ralentie. Le rôle de la marque de territoire est de maintenir cette engouement ». Concrètement, le label viendra identifier des produits locaux : agriculture, artisanat, industrie, alimentaires ou de services. « La liste est infinie dès lors que les demandeurs respectent le cahier des charges ». Si pour le moment, les exigences sont purement géographiques (fabriqué ou assemblé dans le département), Alain Lassus n’exclut pas que la marque puisse évoluer « vers des labels spécifiques bio, ou de haute gamme… ».
Pour Franco Orsi, président de la CCI de la Nièvre : « Cette marque était indispensable parce qu’elle vient conforter la position des entreprises locales et répond à une véritable attente des consommateurs de consommer local ». Même optimisme pour Didier Ramet, président de la Chambre d’agriculture qui voit en « La Belle Nièvre », « une valeur ajoutée à la mise en place du Drive fermier à Nevers pendant le premier confinement ou le site internet J’veux du local qui répertorie les producteurs locaux ». Thierry Cagnat, président de la Chambre des métiers et de l’artisanat se dit « motivé par tout ce qui peut mettre en a valeur le savoir-faire nivernais » mais demande à ce que les prétendants soient scrupuleusement évalués : « Il ne s’agira pas de labelliser tout le monde pour dire que nous avons beaucoup de marques labellisées mais de proposer une véritable qualité ».
Ce à quoi, Blandine Delaporte, vice-présidente au Développement durable, environnement et dialogue citoyen a répondu : « Le label sera attribué par une commission d’agrément composée d’agents territoriaux et de représentants des différentes chambres pour évaluer la pertinence de la demande ». Une contrepartie à la prise en charge par le conseil départemental d’un kit de communication comprenant affiches et étiquettes à apposer sur les emballages.
Alors quel avenir pour une marque territoriale ? L’exemple de Guérande donne une image du potentiel économique. Face au déclin économique, les producteurs de Bretagne se réunissent en 2002 sous une marque : Terre de sel. Vingt ans plus tard, la marque génère plus de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. Et Alain Lassus de conclure : « Nous espérons que cette marque pourra valoriser nos produits bien au-delà de notre département ».