La Belle Hélène découvre ses plus beaux atours

Hélène Beaugrand a su cerner l’importance du packaging pour sa cuvée unique de Meunier 100% blanc, issu de ses terres de Montgueux. (Photo : Agathe Cèbe)

Hélène Beaugrand a présenté son champagne d’exception et sa réflexion en terme de packaging sur le VITeff.

Sur les hauteurs de Montgueux (Aube), Hélène Beaugrand a choisi de contrer les cépages locaux, qui sont à 90% le Chardonnay et à 10% le Pinot Noir. C’est en 2014 que la vigneronne découvre quelques pieds de meunier sur ses parcelles. Elle les isole pour les traiter à part et c’est en décembre 2018 que la magie opère : une cuvée 100% blanc de Meunier naît après la récolte de 4000 kg de raisin. « J’ai tout de suite eu conscience que ce champagne était précieux et unique et il a fallu que je réfléchisse à la meilleure façon de le mettre en valeur pour le commercialiser », explique Hélène Beaugrand.

D’abord, elle lui donne son nom, doublé d’un clin d’œil à son territoire. Un jeu de mots qui fait revivre Hélène de Troie et habille la cuvée d’une élégance toute féminine. « Je n’ai pas de budget pour la communication ou le marketing, je n’ai que mes inspirations et mes envies », souligne-t-elle.

Ainsi, de la forme de la bouteille au coffret, en passant par l’habillage, elle a tout pensé elle-même en s’entourant de partenaires triés sur le volet.

UNE RECHERCHE DE COHÉRENCE

La Belle Hélène est donc une bouteille haut-de-gamme, qui s’acquiert comme un objet de luxe. « Aujourd’hui, le terme “luxe” est bafoué, explique Serge Odof, directeur adjoint de l’ESI Reims, école nationale supérieure avec une spécialité emballage, conditionnement et packaging. Pourtant, le champagne répond aux mêmes codes que la parfumerie de luxe : on parle même de flacon. Ça fait partie de l’image de marque du produit ». Hélène Beaugrand n’a, quant à elle, pas hésité à se positionner dans une niche premium. La bouteille, ovale, pour rappeler un buste féminin, tournée à la main, n’est pas habillée d’une étiquette, mais épurée, grâce à la technique de la sérigraphie, qui s’inspire du bijou de peau. La bouteille se présente ensuite dans un coffret ovale qui épouse à son tour la bouteille. « Tout, dans ce cas précis, est réfléchi et cohérent avec la cuvée », constate Serge Odof. Une cohérence qu’il convient aussi de retrouver dans une thématique très importante de nos jours : l’éco-responsabilité environnementale.

L’ÉTHIQUE DE L’ÉCO-CONCEPTION

L’emprunte carbone de la conception du packaging est une véritable problématique, et même si elle n’agit pas toujours en condition d’accès au marché, « elle en dit long sur l’engagement du vigneron, qui est un homme de la terre », souligne Serge Odof avant d’ajouter : « Faire venir des coffrets de Chine, c’est transporter de l’air…». Aussi, Hélène Beaugrand, pour cette cuvée en édition limitée, ne travaille qu’avec des Français. « Le coffret vient des Bouches du Rhône, le bijou de peau de région parisienne. Seul le flacon vient d’Espagne ! ». Pour la Belle Hélène, l’éthique rejoint la créativité et l’élégance : le pari semble réussi pour cette cuvée qui est en vente depuis bientôt un an et a su séduire les amateurs de ce cépage opulent, tendu et raffiné.