La Banque des Territoires a accompagné l’économie régionale à hauteur de 767 M€

Patrick François, directeur régional Grand Est de la Caisse des Dépôts et Sophie Hardouin, Directrice territoriale Marne.

C’est une des directions de la Caisse des Dépôts, la Banque des Territoires boucle une année satisfaisante malgré les contraintes sanitaire et économiques. Dans le Grand Est le bilan 2020 est de 767 M€ en investissements et prêts. L’avenir offre sur la région des perspectives de l’ordre de 826 M€ pour 2021. La Banque œuvre aux côtés de la Région pour une réindustrialisation intelligente.

La Banque des Territoires dans le Grand Est, implantée à Strasbourg, Nancy et Châlons-en-Champagne dispose de dix équipes territoriales intervenant en matière bancaire, d’ingénierie des projets, de prêts et d’investissements.

Au bilan régional 2020, elle est intervenue en urgence au soutien à l’économie : permettre, avec le Fonds Résistance, initiative pilotée par la Région Grand Est et pionnière en France, aux petites entreprises et au secteur associatif non-marchand, de passer le cap de la crise. 1 217 structures régionales ont bénéficié d’avances de trésorerie pour un total de 17,3 M€. La Banque des Territoires a soutenu l’économie sociale et solidaire, en matière de structuration ou de restructuration (416 entités nouvel- les, 242 bénéficiaires d’un diagnostic et 128 études réalisées). Elle a initié un Fonds de Relève Solidaire, mors du premier confinement, à hauteur de 350 000 euros.

La Banque des Territoires a en charge les programmes nationaux déployés sur le terrain : Action cœur de ville, Territoires d’innovation (24,4 M€ sur trois conventions signées), Territoire d’industrie, Petites villes de demain (141 communes sélectionnées), Programme d’Investissement d’Avenir (PIA) 3 Formation et Coopérations transfrontalières. En ce qui concerne les Territoires d’industrie, la Banque des Territoires va engager en région 1 Md€ sur le chapitre prioritaire de la réindustrialisation, chapitre mis en évidence par la crise sanitaire. Six projets industriels sont déjà engagés pour un montant de 11 M€ et une vingtaine de dossiers est à l’étude.

8 MPOUR SOUTENIR LES INVESTISSEMENTS MARNAIS

En 2020, la Banque des Territoires a investi 8 M€ dans des projets de territoire en fonds propre et quasi-fonds propres, elle a signé 103 M€ de prêts (68% dans le logement locatif social, 24% dans l’habitat spécifique et 8% dans le secteur public local, elle a engagé avec les collectivités 8 études financées ou cofinancées pour aider les territoires dans leurs projets, elle comptabilise 2,3 M€ d’encours gérés au titre des dépôts des clientèles bancaires et des consignations.

Malgré le contexte de crise et face au risque de voir s’’accentuer les inégalités d’accès au logement, la Banque des Territoires a maintenu un accompagnement massif du logement : relance de la construction et rénovation énergétiques dans l’habitat social.

95 MPOUR LE LOGEMENT ET LE MÉDICO-SOCIAL

Ainsi, 95 M€ de prêts ont été octroyés au financement et à l’habitat spécifique sur la Marne (70 M€ pour le logement social, dont 46 M€ de construction nouvelle et 24 M€ de réhabilitation et 25 M€ pour le médico-social). Sur ce dernier chapitre, la Banque des Territoires soutient, par exemple, la reconstruction de l’Ehpad de Thiéblemont-Farémont, commune du sud-est marnais, entre Vitry-le-François et Saint-Dizier, au nord du lac du Der.

Pour ce chantier, reconstruction et extension, avec dédoublement et modernisation des 114 places, commencé en Janvier, la Banque des Territoires a engagé 2,4 M€ sur les 5,4 M€ de l’investissement. Commencé en Août 2020, l’ensemble scolaire de Chouilly (école maternelle et salle d’activités sportives) bénéficie d’un prêt de 0,5 M€ pour un chantier de 1,3 M€. Partenaire de premier rang des bailleurs sociaux, la Banque contribue à la construction d’une école d’ingénieurs à Châlons-en-Champagne, opérée par Plurial Novilia, avec un prêt de 2,6 M€ sur un coût global de 7 M€.

Dans un Pacte constructif, la Banque des Territoires s’est engagée a mettre en place une enveloppe nationale exceptionnelle de remise d’intérêts de 50 M€ sur la période 2020-2022. À ce titre, les quatre bailleurs sociaux de la Marne (Plurial Novilia, Foyer Rémois, Reims Habitat et Nov’ Habitat) ont bénéficié en 2020 d’une remise de 770 000 euros.

ACTION CŒUR DE VILLE ET PETITES VILLES DE DEMAIN

Châlons-en-Champagne (création d’une foncière de redynamisation du centre-ville), Epernay (smart city, potentiel hôtelier, market place et besoin de formation) et Vitry-le-François (redynamisation du centre-ville, plate-forme e-commerce, financement d’un poste de manager du commerce) bénéficient du dispositif Action cœur de ville, au travers d’accompagnement, d’ingénierie et de financements de projets.

Neuf communes marnaises (Fismes, Dormans, Montmirail, Sézanne, Fère-Champenoise, Mourmelon-le-Grand, Blancs-Côteaux, Sainte-Menehould, Sermaize-les-Bains/Pargny-sur- Saulx) entrent dans le dispositif Villes de demain : cofinancement de postes de chef de projet, cofinancement d’études et d’ingénierie, financements à 100% d’assistance technique, prêts et investissement en fonds propres dans des projets à identifier.

LE FONDS RÉSISTANCE, UN MODÈLE NATIONAL

Sur une initiative de la Région Grand Est, avec les Départements et les Etablissements Publics de Coopération Intercommunale, la Banque des Territoires est partenaire du Fonds Résistance (aides aux petites entreprises et aux associations en avances de trésorerie remboursables à taux zéro). Dans la Marne, le bilan 2020 du dispositif est de 118 dossiers pour un total de 1,5 M€).

Dans son actualité marnaise, la Banque des Territoires rappelle sa participation dans la Sas Reims Aquagliss, avec une participation de 1,6 M€ en fonds propres dans la société concessionnaire du centre aqualudique de Reims (un investissement de 50 M€). La Banque cite trois projets touristiques qu’elle accompagne dans le département : 6,2 M€ dans le groupe autrichien porteur des 25 M€ de l’hôtel oenotouristique de Mutigny, 1,6 M€ pour l’hôtel d’affaires Golden Globe Tulip de Bezannes et 2,6 M€ en appui des 23 M€ du projet parc médiéval Le Bois du Roy à Sainte-Menehould.

Patrick François : « Nous travaillons avec la Région sur un projet de réindustrialisation intelligente »

À propos de la politique de territorialisation de la Banque « Les grandes métropoles ne font pas toute la France. Le cliché Paris et le désert français est mort ». À propos de la crise Covid : « Une crise révélatrice des forces et des faiblesses de notre système économique et une opportunité d’inspiration sur le monde de demain et la priorité à donner à l’intérêt général ». Sur l’augmentation de 20 milliards d’euros, en 2020, du Fonds d’Epargne géré par le groupe : « Contrairement à ce que l’on croit, l’argent économisé par les Français ne dort pas et nous y veillons ».

UN POTENTIEL EXTRAORDINAIRE DANS LE GRAND EST

En résumé, l’année 2020 pour la Banque des Territoires Grand Est ? « Une année extrê- mement difficile. Nous sommes encore tous en télétravail et malgré cette contrainte, la Banque a fait preuve d’agilité et a relevé bien des défis. 2020 nous a permis de montrer notre rôle de soutien à l’économie ». Le bilan financier de la Banque ? « Alors que le résultat du groupe Caisse des Dépôts a baissé, il s’est amélioré de 979 M€ au niveau national pour la Banque des Territoires ».

Des grands projets pour le Grand Est ?

« Le potentiel est extraordinaire. Notre carte régionale indique une quarantaine de dossiers en cours pour un montant provisoire de 826 M€ de participations, dont 500 M€ dans l’habitat, 180 M€ dans la santé et le médico-social, l’industrie et le tourisme et 110 M€ dans la transition écologique. Nous sommes prêts à aborder ces chantiers, même avec une nouvelle forme de travail. Nous allons surtout inverser la tendance au déclin des zones rurales ».Un nouveau grand projet avec la Région ? « Avec le Président Jean Rottner, nous finançons une grande étude sur la dépendance de l’industrie régionale et sur les relocalisations possibles avec pour finalité déceler les segments de dépendance sur lesquels on peut relocaliser. En clair, récupérer de la souveraineté sur des secteurs à forte valeur ajoutée, financièrement et dans l’intérêt général. Cette étude devrait aboutir au mois de septembre ».

UNE ÉTUDE PROSPECTIVE POUR SÉCURISER LES CHAÎNES D’APPROVISIONNEMENT DE L’INDUSTRIE RÉGIONALE

La convention d’étude signée entre la Région et la Banque des Territoires s’inscrit dans le programme national « Territoires d’Industrie » dont le but est de diagnostiquer le degré de dépendance des chaînes d’approvisionnement dans les grandes filières industrielles. Elle s’inscrit également dans le plan de relance national et le Business Act, le plan de relance régional. Cette étude vise, entre autres objectifs, à déterminer le potentiel de relocalisation d’activités dans le Grand Est et ainsi de favoriser l’émergence de filières d’approvisionnement local entre les entreprises régionales. L’étude est une première offre de services dans le cadre du « Pack entreprise pour la relocalisation » inscrit dans le Business Act.

Pour Jean Rottner, c’est l’avenir du tissu industriel qui se dessine : « Depuis 2016, nous accompagnons les acteurs industriels dans leur transformation autour des opportunités du digital. Avec le Business Act, nous accélérons pour aller vers l’industrie 5.0 ». Le Président de la Région Grand Est mise sur la coopération des industriels : « Notre pari est simple : nous pensons qu’une grande partie de l’approvisionnement nécessaire aux industries régionales peut être fournie par des fournisseurs de la région. Recréons du lien et redonnons du sens à notre économie par la proximité. Nous pouvons être plus forts et plus compétitifs ensemble ».