À mi-année, la Banque de France a fait un point d’étape sur les grandes tendances d’activité en Bourgogne-Franche-Comté.
Avec le Brexit ou encore la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, le contexte était peu favorable à la croissance. Et pourtant, la Banque de France vient de confirmer une croissance du PIB en France qui résisterait à 1,3 % en 2019, avec des projections similaires en 2020, puis à 1,4 % en 2021. Les gains de pouvoir d’achat des ménages se confirmeraient (+ 2,3 % en moyenne par habitant), les créations d’emplois resteraient importantes et le taux de chômage baisserait même jusqu’à atteindre 7,9 % en 2021. Enfin, l’inflation totale continuerait à reculer jusqu’à 1,1 % en 2020.
« La Bourgogne-Franche-Comté subit les mêmes influences que le reste de la France, dans des proportions à peu près comparables. La région ne diverge donc pas par rapport à la tendance nationale », explique François Bavay, directeur régional de la Banque de France. Après avoir réinterrogé les entreprises interrogées fin 2018 – début 2019, la Banque de France a pu faire un état des lieux des prévisions d’activité à mi-année.
« Sans surprise, on a une révision à la baisse dans le secteur de l’industrie, on passe de 6,8 % de croissance du chiffre d’affaires à 5,7 % et évidemment, ce sont les exportations qui emportent la tendance qui se traduit par une croissance du secteur et qui touche en premier lieu les entreprises qui exportent le plus », observe- t-il. En effet, les prévision d’exportations dans le secteur de l’industrie, initialement à + 6,5 %, progresseraient finalement de 4,3 %. « À noter que l’industrie en Bourgogne-Franche-Comté réalise près de 30 % du chiffre d’affaires à l’export », complète Lionel Brunet, son adjoint. « En revanche, sur les services, nous resterions stables. Les chefs d’entreprise nous annonçaient + 6 % de chiffre d’affaires et ils seraient finalement à + 6,3 %. Ce qui est assez logique dans la mesure où c’est un secteur qui est plutôt moins sensible à l’environnement international. D’ailleurs, les hausses des exportations sur ce secteur qui avaient été anticipées à + 15,9 % progresseraient finalement à 16,2 % », indique François Bavay. « La bonne nouvelle, complète-t-il, c’est que dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, les prévisions sont meilleures qu’en début d’année. On nous avait annoncé 1,8 %, pour l’instant nous serions sur 5,5 % et avec des créations d’emplois ».
Concernant l’impact de l’activité 2018 sur les comptes des entreprises, « les prévisions de croissance en termes de chiffre d’affaires sont conformes à ce que nous avions annoncé. Le taux de marge est lui extrêmement stable sur les trois années écoulées. Le développement de l’activité ne s’est donc pas fait au détriment des marges. Les entreprises ont conservé des marges fortement équivalentes aux années précédentes », explique le directeur régional de la Banque de France. En moyenne, sur la totalité des entreprises individuelles de la région, l’activité 2017-2018 a crû dans tous les secteurs (+ 3,3 %), tandis que les effectifs ont progressé à la même vitesse que la valeur ajoutée (+ 2,2 %).