La Banque Courtois modernise ses agences

Hervé Rogeau, président du directoire de la Banque Courtois. (Photo : Hélène Ressayres)

La doyenne des banques de Toulouse, qui enregistre des résultats financiers en recul, maintient une bonne dynamique commerciale.

Dans un contexte économique marqué par le maintien de taux d’intérêt très bas, la Banque Courtois affiche, comme l’an dernier, des résultats financiers en recul. Son produit net bancaire pour 2018 s’affiche à 142,5 M€ contre 148,1 M€ un an auparavant, en baisse de 3,78 %. Le résultat net, lui, atteint 22,5 M€ contre 28,1 M€ en 2017, soit un recul de 19,92 %.

« Le cycle de taux est resté extrêmement bas, explique Hervé Rogeau, président du directoire de la Banque Courtois. Les dépôts centralisés à la BCE sont taxés à 0,40 % tandis que la référence sur le long terme, l’OAT à 10 ans, a été en dessous de 1 % toute l’année, entre 0,50 et 0,70, soit en dessous des prévisions. Cela a favorisé le crédit, mais la transformation de nos dépôts est du coup beaucoup moins profitable, elle est même en forte chute ».

Pour autant, sur ses différents marchés (particuliers, professionnels et entreprises), la banque toulousaine, filiale du Crédit du Nord, continue, année après année, d’engranger de belles performances commerciales. La banque de la rue de Rémusat a en effet conquis l’an dernier 7 000 nouveaux clients particuliers en relation « premium » (soit 155 000 au total). L’encours global des crédits aux particuliers a parallèlement progressé de 2,1 % sur un an. L’activité de banque patrimoniale a progressé, elle aussi, de plus de 9% sur un an, avec une collecte brute de 116 M€, en hausse de 10 %.

La Courtois a également gagné l’an dernier 1 900 clients professionnels tandis que le nombre d’entreprises clientes a, lui, grimpé de 3,3 % l’an dernier. Du reste, les encours de crédits d’équipement et crédit bail sont en hausse de 9,6 %, atteignant à fin décembre 966 M€.

« Pour résumer, les fondamentaux de la banque sont très favorables, même si la traduction financière, est, elle moins favorable. Il n’y a pas d’inquiétude » à avoir, assure Hervé Rogeau.

Depuis quelques années, la banque mise sur de nouveaux relais de croissance en développant des produits notamment dans le domaine de l’assurance prévoyance. 8 000 contrats supplémentaires ont été commercialisés l’an dernier. Mais d’autres services ont été agrégés à la plateforme ouverte que la banque met à disposition de ses clients comme la télésurveillance, ajoutée l’an dernier, ou des outils de gestion immobilière, de gestion de notes de frais ou encore de prise de rendez-vous, « tout ce qui peut fluidifier l’activité de nos clients », détaille Hervé Rogeau. Cette démarche d’« open banking » qui se traduit par la signature de partenariats avec des acteurs comme Expensya, Fizen, Simplebo, Click & Pay, couvre aujourd’hui 28 univers de services.

Le réseau de la Banque Courtois qui comprend 78 agences dans le grand Sud-Ouest et emploie 626 collaborateurs, prévoit en 2019 de poursuivre ses investissements dans le digital, lesquels ont doublé depuis trois ans à l’échelle du groupe Crédit du Nord.

Plus largement, pour tenir compte, explique Hervé Rogeau, « de la baisse de la fréquentation en agence, de la vision différente des clients », le groupe s’est engagé dans un vaste plan de transformation de ses agences, en véritables « lieux de vie », l’idée étant, à travers cette démarche, dénommée Agora, à laquelle les collaborateurs ont été associés, de « changer la vision de la relation bancaire ».

Pour mener à bien cette transformation progressive de ses agences, la banque Courtois devrait investir de l’ordre de3M€ par an, sur les cinq prochaines années. Le siège de la rue de Rémusat qui devrait constituer le navire amiral de cette transformation, verra ses travaux se terminer au premier trimestre 2020.