Ksaar rend accessible les logiciels sur mesure

Ksaar

Benoît-Marie Flach, président de la start-up Ksaar qui divise par cinq le coût d’un logiciel.

La start-up Ksaar entend accélérer la digitalisation des PME et ETI en leur permettant de créer elles-mêmes les outils dont elles ont besoin grâce au « no-code ».

Un devis de 70K€ pour deux mois de développement qui, un an et demi plus tard, se solde par plus de 500 K€ facturés pour un logiciel toujours pas terminé ; c’est ce genre de mésaventure qui a conduit Benoît-Marie Flach, ingénieur informatique, diplômé d’une école de commerce, une dizaine d’années d’expérience dans le conseil en stratégie numérique notamment dans le secteur bancaire, Marouann Cheikh, diplômé de Centrale, développeur, et Alexis de Choulot, ingénieur civil des Mines et diplômé HEC, spécialisé dans le marketing produit, à créer Ksaar.

ACCESSIBILITÉ

La start-up toulousaine a développé une plateforme qui permet, sans notion de codage, de créer ses propres logiciels. « Au travers de mes différentes expériences, je me suis rendu compte que beaucoup de grosses entreprises du digital se faisaient beaucoup d’argent et beaucoup marge sur des choses assez simples, comme la création de logiciels ou la gestion de projets autour de la création de logiciels. Ces entreprises jouent beaucoup sur la méconnaissance du sujet par leurs interlocuteurs, explique Benoît-Marie Flach. Pour autant, estime-t-il « rendre la création de logiciels facile et intuitive pour le commun des mortels ne devait pas être si compliqué ». Le trio se met alors en tête « de créer une plateforme qui permet à n’importe qui de créer un logiciel. Il suffit qu’il ait une bonne idée des user-stories, c’est-à-dire de ce qu’il veut faire faire à l’utilisateur avec son logiciel. Après c’est vraiment un assemblage de type Lego. On utilise des briques fonctionnelles et à la fin on a une application ou un logiciel. »

La start-up, qui propose de diviser par cinq le coût de développement d’un logiciel et par 20 le temps nécessaire, adresse principalement le marché des PME et ETI. « Ces entreprises se rendent bien compte que ces développements sont coûteux et prennent beaucoup de temps, elles doivent donc prioriser certains développements plutôt que d’autres, détaille le PDG de Ksaar. Et du coup, parce qu’elles ne se digitalisent pas assez vite, elles ne parviennent pas à concurrencer les plus grosses entreprises. Nous voulons donc les aider à se digitaliser. »

COMMERCIALISATION

La jeune pousse entend se développer en premier lieu en région toulousaine et en Occitanie avant de conquérir d’autres marchés, parce que « nous souhaitons maintenir une relation de proximité et de confiance avec nos premiers clients », précise Benoît-Marie Flach, lesquels pourront grâce à la plateforme no-code développer « toutes sortes de logiciels ». Et pour montrer l’étendue de ses capacités, « nous allons dans les mois à venir créer nous-mêmes grâce à notre outil des sortes de modèles que l’on pourra éventuellement vendre en tant que logiciel à part entière », ajoute Benoît-Marie Flach. Un logiciel de cours en ligne (learning management system), un autre à destination des Ressources humaines ainsi qu’un outil de gestion de la relation client (CRM, customer relationship management) sont en projet.

La plateforme se veut par ailleurs évolutive. D’autres briques viendront la compléter au fil du temps.

La commercialisation de cette plateforme de développement sans code a débuté en janvier 2020, via le paiement d’un abonnement et « une facturation en fonction du volume de fonctionnalités utilisées. Les entreprises ne paient que ce qu’elles consomment », précise le CEO de Ksaar. Lequel espère capter une centaine de clients d’ici l’été et clore l’année sur un chiffre d’affaires de 900 K€.

Le trio, qui a financé le développement de Ksaar sur fonds propres, a bénéficié d’une avance remboursable de 50 K€ de Nubbo et une autre de 15 K€ de la part d’Airbus Développement.

La start-up, qui a déjà une dizaine de clients en portefeuille, dont le groupe MuterLoger, sera le 6 février à Diagora Labège, à l’occasion d’Occitanie Innov, les rencontres régionales pour l’innovation.