Kippit, un nouveau modèle d’entreprise engagée

Kareen Maya Levy et Jacques Ravinet, fondateurs de Kippit.

Kareen Maya Levy et Jacques Ravinet, les fondateurs de Kippit ont été visionnaires en 2018. Ils conçoivent de l’électroménager made in France, durable et réparable. Ils viennent de lever 520 K€ pour se développer, de quoi se sentir pousser des ailes et déployer de nouvelles filières.

Il semble bien que Kippit ait devancé la mise en place au 1er janvier dernier de l’affichage du nouvel indice de réparabilité sur les appareils électroniques et électriques. L’histoire de l’entreprise a commencé autour d’un lave-linge. « Mon appareil est tombé en panne à la fin de la période de garantie, explique Kareen Maya Levy. On m’explique alors que les réparations coûtent plus cher qu’un lave-linge neuf. En tant que citoyenne et entrepreneure, j’ai voulu agir contre cette obsolescence programmée ». 

Kareen Maya Levy et Jacques Ravinet sont alors associés, à la tête d’un cabinet de sondage. Emballés par l’idée de créer un nouveau modèle d’entreprise, ils définissent le cahier des charges du lave-linge idéal : durable, réparable, à partir de pièces recyclables et de technologies qui ont fait leurs preuves.

Les entrepreneurs passent à l’action et confient le projet aux élèves ingénieurs de l’Institut catholique d’arts et métiers (Icam). « Deux ans et demi plus tard, on a réussi à laver le linge, une grande victoire », s’amuse Kareen Maya Levy. L’aventure pouvait se poursuivre, il fallait accélérer et passer à la conception. 

UNE BOUILLOIRE POUR COMMENCER… 

Difficile d’arriver sur le marché avec un produit aussi concurrentiel que le lave-linge, « on a donc choisi du petit électroménager pour installer nos process de fabrication », précise Kareen Maya Levy. « La bouilloire est le produit jetable par excellence, on l’a voulue multifonctions, capable de cuire des œufs et des pâtes. » 2 000 bouilloires sont déjà en précommande. 

Les produits sont vendus en ligne, d’autres circuits de distribution pourraient être testés tels que la vente directe à domicile. L’équipe compte sortir un nouvel appareil par an, la machine à laver et le grille-pain / gaufrier sont dans les tuyaux. Responsable sur toute la ligne, Kippit a confié l’assemblage de ses produits à l’Ymca à Beauzelle près de Toulouse, une entreprise industrielle adaptée employant des salariés en situation de handicap. L’objectif est de pouvoir embaucher les salariés de l’Ymca sur la future chaine de production. 

UNE COMMUNAUTÉ DE KIPPERS TRÈS ACTIVE 

« Nous sommes sur un nouveau modèle économique, on n’y arrivera pas seuls », explique Kareen Maya Levy. Fin décembre, une première levée de fonds auprès de France Active et de Makesense a permis de récolter 520 K€. C’était sans compter sur les Kippers, des passionnés qui sont entrés au capital de la SAS en investissant quelques centaines d’euros. 110 kippers ont apporté 250 K€ supplémentaires. 

Kareen Maya Levyet Jacques Ravinet révolutionnent la relation client, forts de leurs expériences professionnelles précédentes dans le marketing et la publicité. « Nos Kippers veulent consommer autrement, on les fait réagir sur nos packagings par exemple, ils ont accès aux plans de nos appareils, ils apportent des améliorations. » 

Douze personnes devraient travailler pour Kippit l’an prochain, Kareen Maya Levy et Jacques Ravinet tablent sur un chiffre d’affaires d’1,8 M€ en 2021 et de 3,5 M€ en 2022. 

Cette première levée de fonds va couvrir le financement des stocks de la première année et financer la R & D. Prochaine étape : trouver des partenaires et rapatrier en France la production de l’inox ou des thermostats des machines. Des produits conçus en Europe mais fabriqués en Asie, « la réindustrialisation française doit passer par ce stade », Kareen Maya Levy en est convaincue.