Cette professeure des écoles dijonnaise a lancé il y a plusieurs mois, un cabinet de graphopédagogie. Une activité nouvelle qui vise à traiter et corriger les troubles liés à l’écriture manuscrite.
Enseignante sur Dijon depuis 2005, Julie Patriat a rencontré de nombreux élèves tout au long de sa carrière : de la maternelle au CM2 ainsi que des enfants handicapés. Elle s’est ainsi aperçue que, quel que soit l’âge, le milieu social ou le niveau scolaire, de nombreux sont ceux qui ont des problèmes d’écriture : lenteur, illisibilité, douleur… Un constat, qui la touche également plus personnellement lorsqu’elle prend conscience que son fils présente ce genre de problème de graphie. Julie Patriat fait alors des recherches sur internet et découvre l’association 5E (Enseignement de l’écriture pour les enfants, les étudiants et les enseignants). Portée par quatre femmes, celle-ci a été créée en 2013 et propose des formations au métier de graphopédagogue, une discipline destinée à améliorer la qualité ou la vitesse de l’écriture manuscrite. Basée sur une méthodologie propre qui fait ses preuves, cette nouvelle discipline a déjà conquis une quarantaine de femmes en France, le plus souvent issues de l’Éducation nationale. « J’ai obtenu mon certificat en juillet2019, après une formation d’un peu moins d’un an et j’ai ou vert mon cabinet à Chenove, rue Anatole France, en décembre. Pour le moment, je consulte uniquement les samedis car je continue d’exercer mon métier de professeur des écoles à plein temps, explique Julie Patriat. La majorité de mes clients (80 à 90 %) sont des enfants qui ont soit une écriture illisible, soit qui ressentent des douleurs ou bien qui écrivent trop lentement. J’accueille également des étudiants qui passent des concours, des adultes qui, pour des raisons professionnelles ou personnelles, veulent améliorer leur écriture ou qui, malheureusement, ont eu un accident de la vie et ont besoin de réapprendre à écrire. Je travaille dans un premier temps la posture et la tenue de crayon puis la formation des lettres, les boucles et la liaison entre elles… ».
RETROUVER LE PLAISIR D’ÉCRIRE
Il faut compter en moyenne entre cinq et sept séances pour corriger la plupart des problèmes d’écriture. Les séances durent de 45 minutes à une heure et sont espacées de trois semaines environ, exceptées pour les deux premières qui ont lieu à une semaine d’intervalle. « Lors de la première séance, un entretien oral, l’observation des cahiers ou écrits apportés ainsi que la copie de quelques phrases permettent de repérer les principales difficultés, d’analyser la posture, la tenue de crayon et de proposer les premiers exercices de rééducation. Ces exercices peuvent prendre la forme de jeux, d’activités motrices qui seront à travailler quotidiennement à la maison sur une durée d’environ dix minutes, développe la graphopédagogue, qui espère monter progressivement en puissance dans cette activité, en démarchant notamment des enseignants ou encore en travaillant avec des orthophonistes… En quelques mois j’ai déjà tous mes samedis de pleins. Certaines de mes collègues, installées depuis quelques années exercent désormais cette activité à plein temps et le cabinet ne désemplit pas. C’est une profession en plein essor car les besoins sont énormes. L’apprentissage de l’écriture (au sens graphie) ne fait plus partie des fondamentaux dans la formation des enseignants et cela se ressent de plus en plus en classe ou l’enseignement c’est par ailleurs fortement enrichi en matières. Grâce aux progrès réalisés avec la graphopédagogie, les élèves retrouvent petit à petit confiance en eux, leurs résultats scolaires s’en ressentent. Ils retrouvent le sourire et l’envie d’écrire. C’est un métier passionnant ! ».