À l’initiative du Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables, une conférence de presse a rassemblé les principaux acteurs de l’entrepreneuriat et de l’emploi, autour du thème « Tous pour la relance et l’emploi ». Un thème qui fait l’unanimité.
Les représentant(e)s de l’Apec, l’Adie, du Comité de Liaison des Institutions Ordinales (Clio), de CCI France, du Syndicat des Activités Evénementielles et du CJD avaient répondu la semaine dernière à l’invitation de Lionel Canesi, président du Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables, pour lancer un appel en faveur des TPE/PME et de l’emploi, à l’heure où la situation sanitaire s’améliore et que se profile la reprise économique.
En premier lieu, Lionel Canesi posait la question de savoir si le « quoi qu’il en coûte », prôné par le gouvernement pour le soutien à l’économie dans le cadre de la crise sanitaire, avait fonctionné. La réponse, étayée par des résultats de secteurs économiques sur l’année 2020, était, sans équivoque possible, un « oui » massif – opinion partagée par l’ensemble des intervenants. « Si l’on dit souvent que la France est championne du monde des impôts et des charges sociales, il faut aussi savoir dire qu’elle a été championne du monde des aides à l’occasion de cette crise », assurait Lionel Canesi.
CHIFFRE D’AFFAIRES EN BAISSE, BÉNÉFICE EN HAUSSE
Sur la base de plus d’un million de bilans analysés (au 31/12/2020) et d’un échantillon de 265 000 entreprises, l’Ordre des experts-comptables relève un chiffre d’affaires 2020 en baisse de 6,6 % mais un résultat en hausse de 2 %. Plus particulièrement, le secteur hôtels/cafés/restaurants a vu son chiffre d’affaires diminuer de 29,2 %, mais son bénéfice augmenter de 10 %. Le commerce, en général, a perdu 3 % de CA mais accru ses bénéfices de 15,8 %, tandis que le secteur de la construction perdait 3,9 % de CA et 5,1 % de résultats, la situation étant beaucoup plus grave pour l’événementiel avec environ -40 % de CA et -37 % de résultats.
Toutes les catégories voient cependant augmenter leur endettement. Il faut préciser qu’il s’agit là de chiffres globaux, France entière, pouvant varier selon la situation géographique des entreprises.
ACCOMPAGNEMENT INDIVIDUALISÉ
En outre, la déferlante de dépôts de bilan initialement annoncée n’a pas eu lieu, grâce aux aides de l’Etat. Maintenant que le reprise frémit, les responsables des organisations militent, d’une part, pour un étalement de la dette des entreprises sur plusieurs années (10 ans ?) et, d’autre part, pour une diminution progressive des aides, selon les besoins des entreprises, dans une optique de « sur-mesure ». En effet, comme le soulignait Frédéric Lavenir, président de l’Adie, « la reprise ne va pas se faire en un jour. Les aides ne doivent pas s’arrêter brutalement. Les entreprises ont besoin d’appui, d’accompagnement, selon leur situation respective, pendant quelques mois encore. »
Président de CCI France, Pierre Goguet rappelait que les Chambres de Commerces avaient recensés quelques 1 500 aides à disposition des entreprises, accessibles sur la plateforme nationale www.les-aides.fr.
Les experts-comptables, quant à eux, s’engagent à mettre en œuvre, gratuitement auprès des entreprises qui n’ont pas d’expert-comptable, le dispositif Business Story Prévention, dans un but évidemment préventif pour éviter, autant que faire se peut, toute procédure collective.
Le « temps de la relance » comme le nommait Lionel Canesi devrait donc être temporaire, sectoriel, territorial, et tous les acteurs privés ou publics devraient « jouer collectif », afin de « faire naître collectivement l’étincelle qui va allumer le feu de la relance ». Chaud devant !