Jérôme Chimène : apporteur de sérénité

Jérôme Chimène, entrepreneur serein.

À l’entrée de la cinquantaine, cet ancien capitaine d’industrie, dirigeant depuis plus de 18 ans d’ATF Entreprises 21 à Longvic, a choisi de se mettre à nouveau ”en danger” en créant Hanjin San, une société de conseil en pilotage d’entreprise.

« Mon père ne cessait de le répéter: « Pour rester jeune, il faut toujours avoir des projets »». Une maxime que Jérôme Chimène a fait sienne. L’homme était, jusqu’en août dernier, le dirigeant d’APF Entreprises21, une structure basée à Longvic qui a la particularité d’employer des personnes handicapées motrices. Un poste que ce grand amateur du Japon a tenu plus de 18 ans. Un record de longévité dans un parcours professionnel fait en grande partie de défis à relever et de missions de sauvetage aux quatre coins de la France. Une jeunesse d’ancien capitaine d’industrie en «mode rônin », pour le côté itinérance et autonomie décisionnelle.

Jugez plutôt. Il aura été tour à tour directeur chez Friskiesen Picardie (trois ans) et chez Unis Fish and Food (deux ans) dans le Rhône. Avant cela, il aura passé trois ans chez Nestlé comme ingénieur de production et de développement en Île-de-France et à Dijon. « Autant d’années de pilotage d’entreprises, durant lesquelles chaque matin, j’ai œuvré pour le redressement, la consolidation, le développement de l’emploi et des résultats, confie-t-il. C’est sur ce socle que j’ai mis au point une méthodologie de dynamisation de la performance, mélangeant les principes de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et du management décrits dans Hagakure, un guide pratique et spirituel destiné aux guerriers samouraï, qui expose l’essentiel du code du bushido, (littéralement la voie du combattant). En parallèle,sur ces dernières années,curieux, et convaincu qu’une société ne peut espérer atteindre les plus hautes marches sans mettre son personnel au cœur des préoccupations, je me suis aussi frotté à la formation professionnelle (animation de stages) et à l’audit ».

Enfin, notre “touche-à-tout” a été membre puis président pendant deux ans du Club Grand Sud, qui réunit les responsables d’entreprises du sud dijonnais. « Une expérience très enrichissante qui m’a permis de découvrir de l’intérieur le tissu économique local. La rencontre avec des patrons de TPE a particulièrement résonné en moi : je sentais leur détresse, leur inquiétude… ». L’arrivée de la cinquantaine va faire jalon dans l’esprit de JérômeChimène.« Ce fut pour moi le moment du questionnement, d’un carrefour entre deux possibles : poursuivre ma route chez APF quitte à copiner avec la routine, ou céder aux sirènes de la mise en danger et de l’indépendance ». Vous l’aurez compris, notre guerrier a repris la route. En janvier, il a créé la société Hanjin San, littéralement maître pilote, spécialisée dans le conseil aux entreprises. « J’ai développé une méthodologie permettant de booster les performances des entreprises et d’augmenter le niveau de sérénité du dirigeant, notamment en réalignant l’entreprise et son patron ». Visant les PME et TPE, mais manquant d’expériences concrètes sur les secondes, il décide de rejoindre le groupeRivalis. Né en1994, du constat qu’une petite entreprise sur deux disparaît après tout juste deux ans d’activité, ce partenaire des Meilleurs Ouvriers de France et de Cauchemar en Cuisine (émission de M6 avec le chef Philippe Etchebest), s’est fait une spécialité dans l’accompagnement de « ces petits patrons isolés toujours au four et au moulin. Grâce à ce réseau d’experts en pilotage d’entreprise, ils reprennent le volant de leur entreprise ». Leur méthode est double: accompagner les petits entrepreneurs par d’anciens cadres, tout en mettant à leur disposition un progiciel de gestion de l’exploitation simple d’utilisation, leur permettant de mieux piloter leur entreprise et de gagner en autonomie. « Cet outil permet au patron d’avoir une meilleure visibilité, de pouvoir savoir à tout moment à combien il en est sur son chiffre, combien d’argent se trouve dehors, à combien il va finir l’année, s’il peut investir, recruter…, détaille Jérôme Chimène. Quant à mon rôle de conseiller, il s’imprègne d’humilité. Je ne suis pas un magicien, mais j’apporte un regard neuf, frais, sans a priori sur la situation de l’entreprise, par mon expertise, je propose ensuite quelques leviers d’amélioration le tout dans une démarche de co-construction basée sur la confiance et un plaisir réciproque de travailler ensemble ».