Jérémy Paris conçoit et développe des nanoparticules

Avec ses deux associés, Pierre-Emmanuel Doulain et Richard Decréau, Jérémy Paris
est passé de la recherche à l’entrepreneuriat grâce à une technologie de rupture.

SON – pour Synthesis of nanohybrids – fait partie de ces exemples de la Deep Tech française. La jeune start-up créée fin 2020 a misé sur une technologie de rupture basée sur l’utilisation de nanoparticules. « Au total, il y a 18 entreprises sur le marché mondial, dont neuf aux États-Unis, détaille son fondateur, Jérémy Paris. Aujourd’hui, SON est une société d’ingénierie qui conçoit et fabrique des nanoparticules pour divers champs d’application : diagnostic, thérapeutique et catalyse ». Leur outil de travail ? Une particule à l’échelle nanométrique, soit un million de fois plus petit qu’un cheveu ou encore la différence de taille entre la planète Terre et une orange. « Nous faisons de l’ingénierie moléculaire atomique et nous essayons d’organiser la matière pour donner des formes spécifiques ou des propriétés spécifiques », explique-t-il. Sur l’application diagnostic, SON travaille par exemple dans le domaine médical pour faire des agents de contraste en IRM. « Nous travaillons aussi beaucoup avec le Centre Georges-François Leclerc pour traiter le cancer du cerveau. Il y a un réel besoin d’apport de nouveaux outils de thérapie et notre objectif est de produire des nanoparticules ciblantes qui apporteraient directement le médicament au cœur de la cellule cancéreuse. » Lauréate iPhD fin 2019, la jeune pousse vient d’ailleurs de déposer un projet iLab pour pouvoir bénéficier d’une subvention et ainsi finaliser son étude sur le cancer du cerveau menée en collaboration avec le centre dijonnais de lutte contre le cancer.

DE LA RECHERCHE À L’ENTREPRENEURIAT

Ce projet entrepreneurial, Jérémy Paris l’imagine depuis 2015. Issue de la recherche publique, il a en effet souhaité s’associer à Pierre-Emmanuel Doulain et Richard Decréau, maître de conférence à l’université de Bourgogne et conseiller scientifique de SON. « J’ai eu l’opportunité de faire une thèse en tant que jeune chercheur entrepreneur, un dispositif de la région (aujourd’hui intitulé “Itinéraire chercheurs entrepreneurs”, Ndlr). Pendant mes trois années de recherche sur la synthèse de nanoparticules d’oxyde de fer et de nanotubes de titane pour des applications en imagerie multimodale et en thérapie anti-cancéreuse, j’ai eu l’occasion de passer un master en administration des entreprises à l’IAE de Dijon. Nous sommes partis du constat que nous pouvions offrir une solution aux chercheurs pour qu’ils arrêtent de faire des synthèses chimiques et leur permettre de se consacrer davantage à l’application. » Après avoir tenté de travailler avec l’incubateur Prémice, les nouveaux entrepreneurs se sont finalement tournés vers la Satt Sayens pour travailler sur le marché et la technologie en elle-même. « En cours de maturation, nous avons intégré l’incubateur Deca-BFC qui nous a permis de nous former pour bien maîtriser les différentes étapes de l’entrepreneuriat et les questions de droits des affaires et de la propriété intellectuelle. » Aujourd’hui, SON est hébergé par l’université de Bourgogne qui leur met à disposition un bureau et un laboratoire. « Cela nous permet aussi d’avoir accès à certains équipements. »