Deux ans après sa reprise à la barre du tribunal, le fabricant de chariots de distribution de repas recrute de nouveau et exporte dans 18 pays.
La vie de la PME de Saint-Phal n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Après plusieurs changements de propriétaires, Iseco, l’entreprise de fabrication de chariots de distribution de repas s’est retrouvée dans une impasse en 2017, avec un dépôt de bilan. Alors que la liquidation judiciaire se profilait, un repreneur providentiel s’est manifesté à la barre du tribunal de commerce de Troyes, le 14 juillet 2017. Une date idéale pour révolutionner l’organisation de l’entreprise, réaménager les locaux, repartir sur de nouvelles bases tout en s’appuyant sur le savoir-faire des salariés, et changer de nom pour devenir Iseco Saint-Phal.
« Nous avons relancé l’activité avec 25 personnes alors que l’entreprise comptait 57 salariés, mais nous sommes déjà remontés à 33 personnes et trois nouvelles embauches sont prévues en septembre », résume Sébastien Revel, qui a repris les rênes de l’entreprise de Saint-Phal avec Jérôme Brossat, pdg d’Électro Calorique, spécialiste français d’équipements de distribution de repas. Dans une logique de mutualisation, Iseco St-Phal est rattachée à la holding Ortecal au même titre que Électro Calorique. « Cela nous permet à la fois de se challenger tout en bénéficiant d’une mutualisation sur les achats par exemple ou encore sur l’assistance technique », ajoute Sébastien Revel. À Saint-Phal, l’une des spécialités est le chariot destiné à faire la liaison entre les cuisines centrales des hôpitaux, cliniques, prisons, maisons de retraite et les bénéficiaires. Les équipements doivent pouvoir conserver au chaud – ou au froid – les plats préparés et être facilement transportables. L’entreprise est équipée et possède le savoir-faire pour travailler l’inox – indispensable pour des équipements alimentaires, ainsi que les groupes froids ou chaud. Grâce au bureau d’études intégré, les chariots sont souvent personnalisés pour répondre exactement aux besoins du client. Deux ans après sa reprise, Iseco Saint Phal vient de fêter la livraison du 1000e chariot depuis la reprise, grâce notamment à l’export. Les marchés publics fournissent 80 % de l’activité, et Iseco Saint Phal exporte désormais plus de 75 % de sa production dans des pays aussi divers que la Finlande ou le Canada. Le chiffre d’affaires a lui aussi remonté la pente en atteignant 3,8 millions d’euros dès la première année complète d’exercice. « Pour cette année nous avons déjà engrangé 4,2 millions d’euros de commandes et la barre des 5 millions d’euros devrait être franchie », note Sébastien Revel.
LE RACHAT DE L’USINE LANCÉ
Pour le directeur général, le succès qui se profile est avant tout l’affaire de tous. Parmi ses premières mesures, il a voulu donner davantage d’autonomie et de responsabilité aux opérateurs sur les machines en supprimant l’encadrement intermédiaire. Une décision qui a eu un effet positif puisque le taux de conformation qualité en fin de fabrication est passé de 60 à 90 %. « C’est bien l’illustration que c’est l’homme qui est au centre de la réussite d’une entreprise », reconnaît Isabelle Héliot-Couronne, présidente de la commission développement économique du Grand Est, venue visiter l’usine de 13 000 m2 avec ses collègues aubois. « Nous avons aussi lancé une offre pour racheter nos locaux car l’avenir de l’Iseco est bien à Saint-Phal », conclut Sébastien Revel. Une décision qui confirme la volonté de s’inscrire durablement dans le paysage industriel aubois, Iseco Saint-Phal multipliant aussi les contacts avec les établissements comme l’UTT pour attirer de futurs diplômés vers ses métiers.
L’entreprise spécialisée dans la fabrication de chariots de distribution de repas renforce ses équipes avec de nouveaux recrutements. (Photo : Laurent Locurcio)
