Ionbird veut révolutionner l’aviation légère

La start-up, basée à Lauret (34), vient de boucler un deuxième tour de table de 200 K€en vue de financer sa R&D et l’industrialisation de son troisième paramoteur électrique baptisé Copilot Exomo.

La start-up Ionbird, spécialiste des paramoteurs électriques, créée en 2019 par Georges Blottin sur les hauteurs de Montpellier, vient de boucler une deuxième levée de fonds de 200 K€ auprès d’investisseurs. Après une première levée de fonds de 50 K€ réalisée en 2019 auprès de passionnés, et un prêt d’honneur de la Région Occitanie à hauteur de 25 K€ en 2020, ce nouvel apport de fonds devrait lui permettre d’impulser l’industrialisation de sa troisième génération d’aéronef à propulsion électrique, baptisé Copilot Exomo. La pépite héraultaise, incubée au sein de l’IMT Mines d’Alès espère produire 200 unités avant la fin de l’année. Son objectif est de devenir le leader mondial.

« La base technique reste la même mais l’ergonomie est améliorée. Nous avons également ajouté un système embarqué en vue d’apporter des aides au pilotage, notamment le maintien d’altitude automatique. La linéarité du vol permet ainsi une économie d’énergie comprise entre 10 et 15 %. L’idée est de faciliter son utilisation par les particuliers et les professionnels », explique Georges Blottin, président de Ionbird. Outre la facilité de vol, le système embarqué d’assistance au pilotage qui n’existe sur aucun autre aéronef de type ultraléger motorisé ou paramoteur à essence, améliore également la sécurité. « Le fait que la machine soit capable de remettre du gaz seule, cela permet de contrôler notamment l’incidence de la machine, détaille le fondateur. Le pilote peut ainsi se concentrer sur ses objectifs, comme la performance sportive ou le reportage photo, etc. », détaille-t-il. Autre avantage : l’aéronef est silencieux, écologique et permet ainsi de voler dans des espaces périurbains, voire même au-dessus de sites naturels classés.

De fait, la start-up séduit une clientèle grandissante, française mais pas seulement : « 30 % de notre marché initial est réalisé à l’export, notamment avec l’Amérique du Nord, souligne- t-il. La France représente notre premier marché européen. »

USAGES UTILITAIRES

Le marché du particulier reste la cible : « des pilotes séduits par un design compact qui permet un transport facile, un aéronef ultraléger et propre, une motorisation puissante, une batterie facilement rechargeable, mais aussi de plus en plus de novices qui ont la possibilité de voler facilement en autonomie avec seulement une vingtaine de matinées d’apprentissage ». La start-up, qui a intégré l’Open Tourisme Lab en Occitanie l’an dernier, a également dans le viseur le marché du tourisme, pour le survol de sites, et les usages utilitaires. « Nous sommes en discussion avec la Défense pour le transport d’individu, par exemple. Nous pouvons aussi nous positionner sur d’autres usages telle la surveillance des parcs naturels. »

Pour ceux qui souhaitent avoir la tête dans les nuages, il faut ainsi débourser 15 000 € pour une machine intégrale.

Quid de la fabrication? « Nous tenons à produire en région. Nous faisons appel à des entreprises locales pour la partie électronique, les câblages, etc., et nous disposons de locaux pour l’assemblage final ». Afin de supporter sa phase d’industrialisation, l’entreprise, qui vient de s’installer à Lauret, envisage de s’étendre. D’autant qu’elle planche déjà sur une quatrième version. « La technique des batteries évolue rapidement. Sachant que nous visons la production d’un millier d’engins d’ici 2023, nous avons un travail de fond à faire sur l’architecture de la machine pour réduire les coûts ». Pour ce faire, Ionbird collabore avec le pôle de compétitivité Aerospace Valley sur l’amélioration des motorisations et les hélices.

La création de Ionbird est le fruit d’une rencontre. « J’ai commencé par créer une école de paramoteurs électriques il y a six ans, puis rapidement, je me suis aperçu que les engins disponibles sur le marché n’étaient pas adaptés à un usage intensif pour l’école, détaille Georges Blottin. En 2015, j’ai rencontré Francis Debordes, parapentiste et dirigeant de la société Aéro Composites Saintonge (17). Nous avons fabriqué le premier modèle sur commande de la Fédération française d’ULM, avant d’évoluer vers une version civile. Nous avons ensuite, via sa structure, vendu une vingtaine de machines en quatre ans, puis réfléchi à un autre modèle économique et sommes devenus associés. Aujourd’hui, alors que nous sommes sept associés, il est notre principal fournisseur pour l’assemblage des batteries », conclut Georges Blottin. Les signaux sont donc au vert pour la start-up, forte de quatre collaborateurs, qui envisage de doubler son effectif d’ici la fin de l’année.