L’Insee a profité du lancement de la campagne de recensement 2020 qui a débuté le 16 janvier, pour annoncer les résultats du bilan démographique 2019. L’un des constats est la diminution de la population en Bourgogne Franche-Comté.
Tous les ans, l’Insee procède au comptage de la population française afin d’obtenir des données sur le nombre d’habitants dans chaque commune, puis dans l’hexagone. Par extension, le recensement permet également d’actualiser les informations socio-démographiques dans le but de définir les politiques publiques nationales, d’établir la contribution de l’État au budget des communes ou encore de décider des services, équipements collectifs et des programmes de rénovation. C’est aussi grâce au recensement qu’est défini le nombre d’élus au conseil municipal.
Selon la taille des communes, la méthode est différente. En effet, comme le rappelle l’Insee de Bourgogne Franche-Comté, le recensement a lieu tous les cinq ans dans les communes qui comptent moins de 10.000 habitants. En revanche, dans les communes dont la population est supérieure à 10.000 habitants, le recensement s’effectue annuellement sur un échantillon de 8 % de la population.
Cette année, la campagne de recensement a débuté le 16 janvier et va se poursuivre jusqu’au 15 février pour les communes de moins de 10.000 habitants et le 22 février pour les autres.
INTERNET PRIVILÉGIÉ
Depuis 2015, le recensement peut se faire par internet. Une démarche de plus en plus encouragée notamment car elle permet de gagner du temps, à la fois pour les agents puisqu’il n’y a pas de prise d’un deuxième rendez-vous pour remettre le questionnaire et par conséquent, moins de déplacements ; mais aussi pour les personnes recensées puisque le questionnaire est plus facile et rapide à compléter. « Le recensement par internet présente des avantages à tout le monde. Il est moins coûteux, plus respectueux de l’environnement puisque chaque année, il permet d’économiser plus de 30 tonnes de papier, et la confidentialité des renseignements est garantie », indique Christine Lecrenais, chef de la division de recensement à l’Insee de Bourgogne Franche- Comté Dijon. Lors de la campagne 2019, 50 % des logements soit 58 % des habitants de la région, ont répondu par internet. C’est à peine moins qu’à l’échelle nationale : « En France, 52 %des logements soit 60 % des habitants recensés, ont répondu via internet. On remarque par ailleurs que 51 % des répondants internet étaient âgés de 60 à 70 ans ».
LA RÉGION PERD DE PLUS EN PLUS D’HABITANTS
Le dernier recensement a par exemple permis de dresser le bilan démographique de la région ainsi que des estimations de populations départementales et régionales du 1er janvier 2018 au 1er janvier 2019. De cette étude, il est ressorti une accentuation de la baisse de la population en Bourgogne Franche-Comté, notamment en 2017 et 2018. « Depuis 2015, la région perd des habitants. En effet, entre les 1ers janviers 2017 et 2019, elle en compte près de 18.100 de moins», poursuit Charles Pilarski, chef de division études à l’Insee de Bourgogne Franche-Comté. Ainsi, la population décroît de 0,3 % par an. « Cela s’explique par un léger déficit migratoire installé depuis le début des années 2010 ainsi qu’un solde naturel de plus en plus déficitaire. »
Le solde naturel correspond en fait à la différence entre le nombre de naissances et de décès. En 2018, ce dernier a, en région comme à l’échelle nationale, atteint son plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans la région, le solde naturel est négatif à partir de 2015. Depuis, ce déficit n’a cessé de s’accentuer pour s’établir à – 3.300 personnes en 2018. Selon les premières estimations, il devrait encore se creuser pour l’année 2019.
Pour expliquer la dégradation du solde naturel, l’Insee pointe la baisse des naissances : « En 2018, 26.800 bébés sont nés en Bourgogne Franche-Comté, soit 600 de moins qu’en 2017. En un an, c’est donc une diminution de 2,1 % du nombre de naissances qui a baissé dans toutes les régions ». Cette baisse généralisée de la natalité repose sur deux mécanismes : la baisse du nombre de femmes en âge de procréer et le recul de la fécondité. « Depuis2010, la fécondité n’a cessé de diminuer dans la région mais aussi en France métropolitaine. En 2018, elle diminue encore dans la région mais de façon moins marquée que les années précédentes. En Bourgogne Franche-Comté, l’indice conjoncturel de fécondité s’élève à 1,80 enfant par femme contre 1,84 en métropole. » Toujours d’après l’Insee, cette baisse de la fécondité est aussi liée à la diminution du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants puisque sur les 20 dernières années, leur nombre a chuté de 14 % dans la région, un rythme beaucoup plus soutenu qu’en France métropolitaine avec une baisse de 3,8 %.
Enfin, la plupart des départements de Bourgogne Franche-Comté accusent un déficit naturel et une déprise démographique en 2017 et en 2018. « Dans le Jura et la Saône-et-Loire, la population diminue au même rythme que la région. En Haute-Saône (- 0,5 % par an), dans l’Yonne (- 0,6 % par an) et surtout dans la Nièvre (- 1,2 % par an), le nombre d’habitants baisse à un rythme plus soutenu, sous l’effet conjugué d’un déficit migratoire marqué et d’un déficit naturel qui s’accentue. La population du Territoire de Belfort diminue également sur ces deux années au rythme de -0,5 % par an, malgré un moteur naturel excédentaire. Le département pâtit en effet d’un déficit migratoire important qui tend à se creuser », constate l’Insee. Seuls les départements de la Côte-d’Or et du Doubs stabilisent leur nombre d’habitants sur cette période.
En chiffres
- 5 millions de logements recensés chaque année en France.
- 9 millions de personnes recensées.
- 8.000 communes concernées.
- 24.000 agents recenseurs sont recrutés par les communes.
- 5,3 millions de réponses sur internet en 2019.