INRAE BFC : nouveau nom, même stratégie

INRAE BFC

L’implantation principale du Centre INRAE Bourgogne Franche-Comté est à Dijon, sur le campus de l’université de Bourgogne.

Né de la fusion de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et de l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) pense aujourd’hui sa nouvelle stratégie de recherche pour ses différents établissements.

«Le centre INRAE Bourgogne Franche-Comté ne sera pas directement impacté par cette fusion entre l’INRA et l’IRSTEA. » C’est finalement une bonne nouvelle pour la présidente du centre dont l’implantation principale se trouve à Dijon. En effet, s’il n’y avait pas d’IRSTEA à proximité de ce qui était avant l’INRA Bourgogne Franche-Comté, Nathalie Munier-Jolain explique que « la stratégie du site, comme nos identifiants, ne change pas. On continue sur notre voie et la trajectoire scientifique conduite sur notre centre. D’autant que la stratégie de site et le schéma de notre centre régional sont absolument au cœur des grandes orientations d’INRAE au niveau national ». Exit INRA Bourgogne Franche-Comté, il faut maintenant dire INRAE Bourgogne Franche-Comté, « sans le “L apostrophe” », soulignent-ils. Présent sur plusieurs sites en France et la plupart du temps déjà rattaché à plusieurs centres INRA, « l’IRSTEA avait finalement des actions avec une dimension environnementale beaucoup plus prégnante, en lien avec l’agriculture en particulier », explique Nathalie Munier-Jolain pour qui « il y avait donc une logique à fusionner ces deux établissements de tailles très différentes (plus de 10.000 collaborateurs à l’INRA pour moins de 2.000 à l’IRSTEA) ». Ainsi, en fusionnant, INRAE devient, avec ses quelque 12.000 collaborateurs, le premier organisme de recherche spécialisé dans les champs de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement.

UN CENTRE PRÉCURSEUR ET EXEMPLAIRE

Avec ses 18 centres au total, INRAE souhaite ainsi mettre l’accent sur l’agroécologie, la transition agroalimentaire et l’ancrage territorial. Trois grands axes que le centre INRAE Bourgogne Franche-Comté traitait déjà. L’agroécologie est étudiée à travers l’unité mixte de recherche (UMR) dédiée à l’agroécologie, dirigée par Philippe Lemanceau, « la plus grosse UMR de France à travailler sur ces questions », indique Nathalie Munier-Jolain, mais aussi l’unité expérimentale de Bretenière et l’unité sous contrat (USC) chrono-environnement. L’identifiant “alimentation, goût, sensorialité” est quant à lui essentiellement porté par l’UMR Centre des sciences du goût et de l’alimentation (CSGA), dirigée par Lionel Brétillon, mais aussi par l’unité de recherche (UR) technologie et analyses laitières associées à l’unité mixte technologique (UMT) From-Capt. Et enfin, l’identifiant « économie et sociologie du développement des territoires ruraux et péri-urbains » mène, lui, des actions sur l’articulation entre le développement de la ville « où sont situés tous les consommateurs citoyens qui ont des préoccupations alimentaires et environnementales », et la sphère agricole « complètement connectée à l’échelle du territoire », à travers l’UMR centre d’économie et de sociologie appliquées à l’agriculture et aux espaces ruraux. Finalement, « pour nous, la création d’INRAE ne modifie pas la trajectoire scientifique de notre centre régional mais renforce la place de ce dernier dans la stratégie de l’établissement », confie la directrice d’INRAE Bourgogne Franche-Comté. Un point qui confère une certaine visibilité pour ce centre régional qui est de taille moyenne, puisque au prochain prochain salon de l’agriculture, qui se déroulera cette année du 22 février au 1er mars, « une douzaine d’unités de recherche (sur plus de 250, Ndlr) ont été identifiées pour présenter toute la palette des recherches conduites à INRAE, et parmi celles-ci, nous aurons nos deux grosses UMR présentes, le CSGA et l’UMR agroécologie », indique, non sans une certaine fierté, Nathalie Munier-Jolain. Entre autres projets phares, le centre INRAE Bourgogne Franche-Comté n’hésite pas à rappeler son engagement dans le projet « Alimentation durable 2030”. Porté par Dijon métropole, ce dernier avait été retenu suite à l’appel à projet “territoires d’innovation de grande ambition” (TIGA) lancé par l’État dans le cadre du troisième programme d’investissement d’avenir. « À la conjonction de nos trois identifiants, notre centre assurera la coordination de l’aspect scientifique de ce projet qui relie l’agroécologie, mais aussi le goût et l’alimentation à tous les âges et tout ce qui est performance économique et conséquences sociales. Nous sommes très fortement impliqués dans toutes les composantes du projet “Alimentation durable 2030”. »

UNE ORIENTATION ÉLABORÉE EN RÉGION

« Nous sommes aujourd’hui, et c’est tout l’enjeu de ce nouvel établissement, obligés d’aborder les trois composantes, à savoir l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, de manière conjointe. C’est aussi parce que les consommateurs citoyens vont avoir des exigences nutritionnelles et environnementales », explique Nathalie Munier-Jolain. Porté par le souffle de sa nouvelle communauté, INRAE s’est engagé dans la construction collective de son plan stratégique à l’horizon 2030. L’ensemble des collaborateurs participent ainsi à l’élaboration d’un programme qui sera enrichi par un dialogue avec l’ensemble des partenaires.

En chiffres

  • 37,5 millions d’euros de budget global, dont 25,5 millions d’euros de masse salariale.
  • 973 agents, dont 307 titulaires, 312 contractuels et 354 personnels de partenaires affectés à une unité du Centre.
  • 633 publications scientifiques, dont 354 articles, 86 ouvrages et chapitres d’ouvrages et 193 communications à des colloques.
  • 12.000 mètres carrés de laboratoires et 2.000 mètres carrés de serres et chambres climatisées.
  • 120 hectares d’unité expérimentale.
  • 10 infrastructures scientifiques collectives.

À quelques kilomètres de Dijon, une unité expérimentale est installée sur le Domaine d’Époisses à Bretenière.