Inquiétudes et confiance mesurée pour les patrons aubois

José Montero demande davantage de souplesse administrative pour faciliter le redémarrage des activités.

Les branches professionnelles du Medef de l’Aube ont fait le point au sortir du confinement.

Comment les entreprises auboises sortent-elles du confinement ?  « Nous sommes désormais face à des incertitudes, à des inquiétudes, dans un contexte de confiance mesurée », analyse José Montero. Le président du Medef Aube a récemment réuni les représentants aubois des branches professionnelles et des entreprises adhérentes du mouvement patronal pour un point de la situation. C’est ainsi que la Fédération du bâtiment de l’Aube indique que 83 % des chantiers sont ouverts et 85 % des salariés en CDI retravaillent. Toutefois, le recours aux intérimaires, aux CDD et aux apprentis n’a pas repris et les entreprises doivent faire face à un surcoût de 10 à 15%, lié à la baisse de la production et aux coûts sanitaires. Pour l’industrie textile c’est la double peine. D’une part le prêt-à-porter était à l’arrêt avec la fermeture des magasins et les textiles techniques étaient à 10 % de leur activité habituelle, d’autre part ceux qui ont fabriqué des masques lavables se retrouvent avec d’énormes stocks sur les bras. La profession demande au gouvernement de racheter ces stocks qui grèvent les trésoreries. Si le transport a poursuivi son activité dans l’Aube grâce aux produits alimentaires, la rentabilité a souffert, les retours se faisant à vide puisque les autres produits n’étaient plus distribués. Aujourd’hui, l’activité transport et logistique revient à la normale. Les activités liées au tourisme et à l’événementiel ont beaucoup souffert, au même titre que d’autres secteurs qui ont été indirectement touchés. C’est le cas par exemple des imprimeurs qui travaillent beaucoup pour l’événementiel et ont subi une baisse d’activité de moitié. L’UIMM de l’Aube indique que le secteur, après avoir souffert d’une baisse conséquente d’activité, doit désormais faire face aux difficultés à faire revenir un certain nombre de salariés au travail. D’une manière générale, les représentants aubois des branches professionnelles pointent le manque de visibilité pour les mois à venir, les carnets de commande étant limités au très court terme. S’ajoute à cela le coup d’arrêt de la commande publique avec les difficultés de mise en place des nouvelles équipes municipales. Le Medef demande d’ailleurs un assouplissement réglementaire pour permettre un lancement plus rapide des projets et des chantiers.

PLUS DE SOUPLESSE

« La crise sanitaire aura aussi été révélatrice des faiblesses de notre pays, en faisant ressortir par exemple la lourdeur de notre mille-feuille administratif et les lenteurs de la bureaucratie », estime José Montero. La France qui a aussi bien de la peine à exister par rapport aux géants chinois et américains et à imposer ses points de vue. « Au sein même de l’Europe c’est difficile lorsqu’on voit des pays proposer des fiscalités très différentes », constate le président du Medef de l’Aube. Le commerce international français, dont on parle peu, risque d’être un grand perdant de la crise, affectant davantage les départements exportateurs comme l’Aube. « Dans la filière du champagne les difficultés sont déjà là », constate-t-il. Toutefois, certaines mesures gouvernementales auront été appréciées par les entrepreneurs aubois. « Le soutien des pouvoirs publics, à travers le PGE par exemple, aura été une bonne chose pour aider les entreprises à surmonter la crise », conclut-il.