Immobilier : pas de ruée vers le vert…

Après le confinement, le marché immobilier nivernais n’explose pas mais semble attiser l’intérêt pour un département qui souffre depuis quarante an de son déclin démographique.

Pas de ruée vers le « Vert pays des eaux vives » – ancien slogan de la Nièvre – mais des soubresauts dans le marché qui, pour Pierre-Etienne Savre, ancien notaire et fondateur de l’agence Immo 58 à Nevers, vont profiter avant tout aux communes périphériques. Si la demande de renseignement est en hausse sur les secteurs de Cosne-sur-Loire, Pougues-les-eaux, ville thermale, Clamecy, dans le Morvan ou Prémery (à 25 kilomètres de Nevers) où quinze ventes ont été enregistrées en un mois, c’est le profil des acheteurs qui change : « Nous vendons des propriétés à 300 ou 400.000 euros qui ne trouvaient pas preneurs. Il y a un retour des Néerlandais, qui avaient tendance à repartir ». Si le nord du département attire davantage de franciliens, les locaux sont nombreux à investir : « Nous avons signé trois compromis avec des Nivernais la première semaine du déconfinement. Ils ont envie d’acheter ce qui leur plaît, d’investir dans la pierre, ou de se retirer à la campagne ».

UN REGAIN D’INTÉRÊT PLUS QU’UNE HAUSSE DES VENTES

Malgré une année 2019 exceptionnelle en terme de transactions, Nevers ne semble pas pour autant profiter de cet engouement : « Avec les taux d’intérêt actuels, la surévaluation du locatif , le manque d’offre de qualité, il est aujourd’hui plus intéressant d’acheter en périphérie où le prix du mètre-carré est deux fois moins élevé ». Si la bonne nouvelle pourrait provenir des investisseurs qui achètent des immeubles pour proposer du locatif de standing, Pierre-Etienne Savre estime précoce de parler de « boum » immobilier : « Il faut voir si les demandes vont aboutir à des transactions. Cela ne fonctionnera que si nous inversons la tendance démographique (la Nièvre a perdu 45.000 habitants depuis 1975, soit 17 % de sa population – Ndlr) et que nous attirons des entreprises ». Une prudence qui se reflète dans le prix du marché : inutile pour les propriétaires de penser avoir décroché le jackpot. Pour le moment, la tendance reste à la baisse sur l’ensemble du département. Quant à la légende rurale qui veut que « Les gens achètent sur photo » : « Il y a peut-être eu deux ou trois transactions qui se sont concluent ainsi, mais pour le moment, nous constatons surtout un regain d’intérêt plus qu’une hausse spectaculaire des ventes ».