Ils brillent par leurs talents

Haute École de Joaillerie

La Haute École de Joaillerie a ouvert une antenne à Reims en octobre 2019 mais aussi à Aix-en-Provence, se positionnant ainsi sur le Grand Est et le sud de la France.

La Haute École de Joaillerie, créée en 1867 et située à Paris dans le très prisé quartier du Louvre, a ouvert en octobre 2019 une antenne à Reims, sur le site de l’UIMM. Elle ambitionne d’accueillir à partir de la rentrée prochaine 15 étudiants en première année de CAP.

Ils sont un peu comme les pierres précieuses qui sertissent les bagues qu’ils créent ; sans eux, la joaillerie ne serait pas ce qu’elle est. Ces artisans créateurs-joailliers, ceux qui travaillent pour les plus grandes maisons telles que Cartier, Chaumet, Bulgari ou encore Van Cleef & Arpels sont formés à la Haute École de Joaillerie, dont une antenne vient d’être créée à Reims. En France, la joaillerie pèse 5 milliards d’euros, dont 90% à l’exportation. Inutile de préciser que c’est un secteur qui ne connaît pas la crise. « Les poids lourds de la joaillerie se portent très bien, leur principal soucis va être d’avoir les ressources pour leur développement », indique Michel Baldocchi, le directeur général de la Haute école de joaillerie.

C’est pourquoi, l’école qui forme 650 élèves par an, a décidé d’ouvrir une antenne, dans les locaux du pôle formation de l’UIMM de Reims afin de s’implanter dans le Grand Est, à proximité de sites de création et de production de grandes mai- sons, comme Cartier à Bezannes ou Orest Group à Erstein. « La formation aux métiers de la joaillerie en France est concentrée à Paris, Lyon ou Saumur, mais rien dans le Grand Est. Nous avons donc choisi de nous positionner à Reims, avec la proximité de Cartier bien sûr, mais également en prenant en compte les prix des logements pour les étudiants et le coût de la vie, beaucoup plus abordables qu’à Paris. »

Aujourd’hui, ils ne sont que trois alternants à la Haute École de Joaillerie sur le site marnais, en première année de CAP, mais dès la rentrée prochaine, c’est 15 étudiants qui devraient venir grossir les rangs. Étienne*, formateur, est responsable de la partie technique, c’est à dire qu’il apprend aux jeunes les bons gestes et techniques de fabrication d’un bijou. « Cela implique le travail sur le métal, la cire et le modelage », explique celui qui, après une licence en histoire de l’art, a décidé de se spécialiser avec un CAP puis un BMA (brevet des métiers d’art).

S’il a toujours « aimé fabriquer des choses », ce qui lui plait autant dans ce métier, c’est « la précision, la patience, ainsi que tous les aspects connexes à la création sur le devenir d’une matière brute à un produit fini ». La formation des alternants implique aussi bien une formation technique qu’une autre artistique. D’ailleurs, pour Jean-Baptiste, originaire du Nord de la France, l’objectif est de se former au savoir-faire technique et artisanal pour ensuite élaborer ses propres collections. « L’école nous apprend, outre la patience et la concentration, la retenue du geste. Dans le cahiers des charges que l’on doit respecter, cela se joue parfois à un millième de millimètre près pour avoir l’effet voulu », livre-t-il en montrant une figure et des arceaux qui doivent donner l’impression de glisser les uns sous les autres.

95% D’EMPLOYABILITÉ EN CDI, TROIS MOIS APRÈS LA SORTIE DE L’ÉCOLE

Lors de cette formation, les élèves doivent par exemple exécuter un modèle dans un temps imparti : 12 heures pour celui du mandala sur lequel ils travaillent, avec toutefois la précision du temps « professionnel ». 4 heures pour l’objet en question… soit trois fois moins. Car après sont une semaine à l’école, les étudiants sont en alternance les deux semaines suivantes.

« Cartier a appuyé notre projet », confie Michel Baldocchi. Certains élèves y font leur alternance mais l’objectif est aussi que les futurs apprenants irriguent d’autres entreprises de bijouterie-joaillerie. « À la sortie de l’école il y a une employabilité de 95% en CDI dans les trois mois et de 100% dans les six mois. » Le secteur de la joaillerie est donc très actif, faisant vivre les grandes marques mais également toute la multitude d’entreprises qui sous-traitent.

« Il y a une demande dans ces métiers qui sont en fort développement. » Ce que constate Étienne, pour qui « sans transmission, il n’y a pas de métier. »

(*) UNE NÉCESSAIRE CONFIDENTIALITÉ

Les métiers de la bijouterie-joaillerie sont très exposés en matière de sécurité. Ils nécessitent une extrême confidentialité, c’est pourquoi il nous a été demandé de ne pas donner les identités complètes des personnes intervenant dans le reportage ainsi que de ne faire apparaître aucun visage reconnaissable sur les photos. Travail d’orfèvre où les mains sont reines, c’est donc cette dextérité manuelle qui est mise en valeur.

La Haute École de Joaillerie accélère son développement

La Haute École de Joaillerie a été créée en 1867. Installée il y a un siècle dans les murs mêmes de l’Union Française de la Bijouterie, Joaillerie Orfèvrerie, des Pierres et des Perles, au centre du triangle joaillier entre la place Vendôme, la rue La Fayette et le Marais, son lien organique avec la profession en fait un des piliers de la transformation du savoir-faire français, dont les élèves poursuivent l’histoire depuis plus de 150 ans. En 2019, l’école a ouvert deux nouveaux sites : un à Reims et l’autre à Aix-en-Provence. « La législation a permis aux sites de se développer dans les territoires » , souligne Michel Baldocchi, le directeur de l’école. La Haute École de Joaillerie forme chaque année près de 650 élèves et s’organise autour de quatre départements de formation – Initiale, en Alternance, Professionnelle Continue et Internationale. L’admission à l’école s’effectue sur concours, avec un test d’aptitude manuelle évaluant notamment la précision, la minutie ainsi que la concentration.

CRÉATION DE NOUVEAUX DIPLÔMES

Elle assure un taux d’employabilité de 100%. L’école n’a cessé d’investir et de se moderniser depuis dix ans : rénovation de l’ensemble de ses plateaux et ateliers, comprenant 195 établis au total et aménagement de 40 postes de CAO-DAO ainsi que de machine à prototypage rapide, etc. Ses efforts de développement portent également sur la création de nouveaux diplômes – CAP en cours du soir, Bachelor numérique, MBA en management spécialisé dans le secteur – sur la formalisation de 10 000 heures de cours et sur la certification qualité ISO 9001 qu’elle renouvelle avec succès depuis 4 ans. La Haute École de Joaillerie travaille ainsi en étroite collaboration avec les poids lourds du secteur: LVMH à qui appartient Chaumet, Dior, Bulgari et Tiffany&co depuis novembre 2019, racheté pour 16,2 milliards de dollars, le groupe Richmont, propriétaire de marque telles que Cartier, Van Cleef, ou encore Piaget, mais aussi des “indépendants” comme Hermès ou Chanel.