Réélu à la présidence de l’Association des maires de Côte-d’Or (AMF 21), Ludovic Rochette, revient sur cette fin de mandat et évoque les six prochaines années dans les grandes lignes.
Le Journal du Palais. Cette année a été particulière à plus d’un titre. Avec la crise sanitaire, les élections municipales ont été quelque peu chamboulées. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Ludovic Rochette. Il est vrai que nous n’avons jamais connu une fin et un début de mandats comme ce qu’on vit actuellement, entre la situation sanitaire et des élus qui n’ont pas fini leur mandat en même temps et des équipes municipales qui n’ont pas été installées en même temps. La difficulté que nous rencontrons cette année est que nous ne pouvons difficilement apporter le même soutien que celui qui était organisé en 2014, d’autant plus que nous avons 37 % de nouveaux maires et beaucoup de nouveaux adjoints et conseillers dans les équipes municipales. Nous avons donc fait davantage de soutien individualisé et nous embrayons depuis ce lundi 14 décembre sur un cycle de visio-conférences qui durera une semaine et sera l’occasion d’évoquer des sujets comme les pouvoirs de police, les marchés publics, l’intercommunalité, l’organisation d’un conseil municipal ou encore la gestion de l’eau.
Depuis quelques années, on a pu sentir en France un certain désintérêt pour l’engagement local. Est-ce toujours vrai ?
Cette année nous a montré que la solidarité existe et qu’elle s’organise au plus près, dans le cadre communal. Bien sûr, nous avons eu cette inquiétude de savoir si on trouverait encore des volontaires. Mais finalement, sur l’ensemble de la Côte-d’Or, nous avons seulement eu deux communes où la question s’est posée, et aujourd’hui, nous avons 698 maires dans 698 communes. C’est clair que le rôle est de plus en plus compliqué. On est bien tous d’accord pour dire que les communes doivent évoluer. Mais je crois vraiment, s’il fallait encore en avoir la preuve, au rôle indispensable des communes dans des périodes de crise comme celle que nous traversons actuellement. Si nous voulons, par exemple, soutenir l’économie, cela passera forcément par les collectivités locales et le bloc communal, qui doivent s’assurer d’un niveau de ressources suffisant pour pouvoir activer la commande publique. Il va falloir arriver à trouver un niveau d’activation régulier pour pouvoir aider les entreprises.
Quelle est la stratégie de l’AMF 21 pour les six prochaines années ?
Nous avons un travail considérable à faire sur la formation, d’autant plus qu’on sent très bien que le mandat qui s’ouvre va être stratégique, avec des évolutions du rôle des communes et des intercommunalités. Nous allons aussi devoir développer encore davantage notre rôle de défense des élus. Pas que la commune vis-à-vis d’évolution de la loi, mais bien l’élu qui, dans le cadre de sa fonction est de plus en plus attaqué physiquement et verbalement. Enfin, nous allons devoir faire preuve de pragmatisme et de souplesse et continuer à ouvrir davantage le dialogue entre les territoires mais aussi entre les collectivités et les entreprises, pour nous en sortir socialement et économiquement.