PDG de la pépite i-MEDS Healthcare à Foix, Gérard Woodhouse souhaite révolutionner la prise de médicaments à domicile.
Gérard Woodhouse, irlandais de sang mais ariégeois de cœur entend bien bousculer le marché médical avec la création d’un pilulier électronique qui aide les patients à prendre correctement leurs médicaments. « J’ai quitté l’Irlande à 27 ans. À l’époque, mes parents rencontraient des difficultés pour la prise de médicaments. Et d’autres événements ici m’ont décidé », témoigne le PDG de la pépite i-MEDS Healthcare, pour qui l’entreprenariat s’est présenté comme l’aboutissement d’une vie professionnelle riche, à l’aube de ses 55 ans : « Suite à ma démission, je me suis focalisé sur les projets de création qui me rendaient heureux. Après 30 années à donner pour les autres, j’avais envie de créer de la valeur pour moi-même ».
Après une carrière chez Yves Rocher, puis au sein de Neutrogena en France et à Los Angeles pour piloter le service qualité international, suivi d’un grand saut dans le monde industriel en tant que directeur des opérations et de la qualité de 3M Purification France, ce battant s’est retrouvé sur les bancs de TBS. « Avec un camarade, j’ai mené une mission concernant la médecine à domicile aux EU et beaucoup de solutions existantes sont applicables ici. Pendant ces 18 mois, j’ai donc nourri cette idée avec un produit qui avait du sens pour moi. La prise de médicament est un vrai problème et la plupart des patients en deviennent dépendants sans bénéficier d’un bon suivi », souligne le créateur, aujourd’hui soutenu par d’anciens de promo.
Au terme du programme CPA, ce quinquagénaire se lance dans l’aventure. Il aura fallu plus de quatre ans, 700 K€ de R & D, trois brevets et six prototypes pour trouver l’alliance parfaite entre la technologie et l’aspect humain. « Je voulais un produit à la fois simple d’utilisation et très sécurisé. Le boîtier a un design universel, tous les patients peuvent l’utiliser même ceux qui ont un handicap. Et la cassette brevetée est réutilisable », souligne le PDG qui a fait le choix de l’économie circulaire. « Un quart des médicaments livrés en pharmacie n’est pas utilisé, c’est regrettable. Aussi, j’espère qu’en 2020 les pharmaciens seront rémunérés pour mieux suivre la prise de médicaments en France car pour moi ils sont au cœur de la solution ». Attaché à sa terre d’adoption, qui le lui a bien rendu avec des aides régionales et de nombreux partenariats, l’entrepreneur souhaitait estampiller le projet « made in Occitanie » : « J’ai vécu 16 ans dans la région toulousaine et j’ai trouvé l’écosystème et l’aide dont j’avais besoin entre ici et Foix ». Hébergée au sein de la pépinière d’entreprises Cap Bellissen, intégrée à l’Ehpad de Foix, la start-up a lancé en avril 2018 un pilote avec une trentaine de patients. Le PDG espère commercialiser d’ici décembre 350 boîtiers en Allemagne et en Suède et lance une levée de fonds d’environ 700 K€ pour voler de ses propres ailes et recruter une dizaine de personnes d’ici deux ans.
