Ibat simplifie le suivi des dépenses de chantier

Mélanie Lehoux. (Photo : Droits réservés)

La start-up, qui développe des solutions numériques dédiées aux professionnels du secteur, lève des fonds.

Simplifier le quotidien des chefs de chantier et des conducteurs de travaux, tel est l’objectif de la start-up Ibat qui développe trois applications qu’elle commercialise depuis début 2017 pour la solution Ibat Achat et l’automne 2018 pour Ibat Temps et Ibat Consult. Pour accélérer son développement commercial, notamment en direction des TPE et des artisans et à l’étranger, la jeune pousse, aujourd’hui hébergée au sein du Village by CA à Toulouse, vient de lever des fonds auprès d’Irdi Soridec Gestion, de la Caisse d’épargne de Midi-Pyrénées, d’investisseurs privés et de BPI France, soit 2,4 M€ au total.

« La première application que nous avons mise sur le marché – Ibat achat, une application de commande en ligne multifournisseurs – a suscité une forte réaction du marché, ce qui nous a permis de continuer à nous développer. En se basant sur cette expérience, nous sommes devenus des experts de la dépense sur chantier », explique Mélanie Lehoux, la fondatrice et PDG d’Ibat. Un sujet que maîtrise parfaitement la jeune femme qui a travaillé 10 ans chez un des leaders du BTP comme conducteur de travaux puis au service achats. « Je passais 30 à 40 % de mon temps sur un fichier Excel à gérer la dépense chantier », se souvient la jeune femme. Or explique-t-elle, « il y a trois sources de dépenses sur un chantier : les achats, la sous-traitance et la main-d’œuvre. Nous avons donc créé une application par type de dépense pour pouvoir gérer simplement et de manière globale ces trois sources de dépense. »

APPORTER DE L’INFORMATION EN TEMPS RÉEL

Les applications, disponibles en mode Saas via un abonnement mensuel par utilisateur, font le lien avec le logiciel de comptabilité installé dans l’entreprise, « des outils compliqués, qui ne sont pas accessibles au chantier ce qui fait que les équipes travaux, sur le terrain, travaillent par téléphone ou sur fichier Excel. Nos applications font le pont entre le chantier et ces logiciels de comptabilité pour permettre au conducteur de travaux d’une part d’acheter l’ensemble de ses matières premières et consommables et de louer ses matériels ; de planifier et pointer sa main-d’œuvre ; et ensuite de lancer des appels d’offres pour sélectionner ses sous-traitants et de gérer les situations de travaux en sous-traitance », détaille Mélanie Lehoux.

Grâce à ces trois applications « conçues pour les gros doigts du chef de chantier », les équipes disposent « en temps réel d’un suivi de leurs dépenses sans avoir à effectuer les tâches administratives lourdes nécessaires pour y parvenir ». Selon Mélanie Lehoux, depuis deux ans, les professionnels sur le terrain sont en effet de plus en plus en demande de solutions numériques adaptées à leur métier.

Les solutions développées par Ibat s’adressent à une très large cible : de la PME au grand groupe. « Notre outil est rentable que vous soyez une grande ou une petite entreprise, affirme Mélanie Lehoux. Nos applications visent en effet à faire gagner du temps et de l’argent aux entreprises. Or les pertes de temps et d’argent sont essentiellement dues au manque de maîtrise de la dépense. Aujourd’hui, une entreprise du BTP ne sait pas en temps réel ce qu’elle dépense. Elle avance à l’aveugle. Elle ne sait pas quand elle est en situation difficile et le temps qu’elle s’en rende compte avec la compta, c’est- à-dire deux mois après, c’est trop tard. Avec notre application, elle sait exactement à tout moment ce qu’elle dépense et du coup, peut constater les dérives, en particulier sur la main-d’œuvre, sujet central pour l’entreprise du BTP. Elle peut identifier les dérives et apporter des solutions le plus rapidement possibles pour éviter de rester dans le rouge. Nous offrons de la transparence sur ce qui est dépensé à la fois sur la partie main-d’œuvre mais aussi sur la partie achat et gestion de la sous-traitance. »

La start-up compte aujourd’hui 15 collaborateurs basés à Toulouse, Bordeaux et Paris, dont un tiers de développeurs, mais aussi des collaborateurs chargés d’accompagner le déploiement des solutions chez les clients « de telle sorte qu’ils deviennent nos premiers ambassadeurs ». Déjà présente au Luxembourg, la PME cherche des partenaires pour se déployer à l’international, où les problématiques sont les mêmes. « Notre premier objectif est de bien nous structurer pour répondre aux engagements pris auprès de nos clients, les suivre dans la durée et pas seulement leur mettre un logiciel entre les mains », assure cependant Mélanie Lehoux.

Pour asseoir ses ambitions, la jeune pousse prévoit de porter l’effectif à une vingtaine de personnes d’ici 2020.