Hublot dans le grand vent du succès

HUBLOT DIRECTION

Rémy Escande, Danielle Wascat et José Martinez, dirigeants de SGP Productions.

Croissance record pour la PME tarnaise, spécialisée dans la mode marine.

Avec 600 points de vente en France, 650 000 pièces vendues chaque année et un réseau de distribution en plein essor à l’international, la marque tarnaise Hublot mode marine flotte sur une vague très porteuse. Hublot a su hisser son pavillon dans le trio de tête des leaders mondiaux du vêtement de loisir marin, derrière les gros vaisseaux français que sont Saint-James et Armor-Lux.

La société SGP Productions, née en 2001 et implantée à Labruguière, emploie aujourd’hui 25 personnes et réalise un CA de 7 M€. Cirés, pulls, robes, casquettes, tee-shirts, collection enfants… La gamme Hublot cartonne dans l’Hexagone et dans de nombreux pays européens (Espagne, Italie, Portugal, Belgique, Finlande, Suisse, Pays-Bas…). « En France, nous sommes présents sur les zones littorales et surtout l’Atlantique, via un réseau de revendeurs et de sept franchises, explique José Martinez,

directeur général adjoint. Sur ce marché de niche, nous avons revisité la mode marine et nous proposons une gamme plus variée, plus jeune et plus moderne qui séduit tous les âges. Notre succès vient d’un excellent rapport qualité/prix, nous vendons 60 % moins cher que nos concurrents. » Hublot est désormais le premier distributeur de cirés en Europe, avec 250 000 exemplaires vendus chaque année.

L’histoire de cette PME est singulière. Si les vêtements sont produits aujourd’hui à l’étranger (Turquie, Maroc, Portugal, Tunisie, Asie), ils sont nés dans le Tarn. En 2001, Rémy Escande fabrique des pulls en laine cardée dans les ateliers de Castres et Mazamet. Heureux hasard, il rencontre un Breton qui cherche une entreprise pouvant fabriquer des pulls marins. Rémy Escande et son associée Danielle Wascat créent Hublot, et le savoir-faire tarnais embarque pour l’Atlantique avec succès. Mais, en 2004, l’aventure est stoppée net. « Toute la fabrication s’est arrêtée, les entreprises ont fermé, une véritable catastrophe, raconte José Martinez. Le gouvernement a fait une croix sur le textile, plus d’avenir pour ce secteur. Pour continuer, l’entreprise n’avait pas le choix, il a fallu trouver des fabricants à l’étranger, pouvant assurer un haut niveau de qualité. »

Hublot repart, engrange les commandes et connaît alors une croissance de 15 % par an: en 2010, la société affiche un chiffre d’affaires d’1,8 M€. Une évolution trop rapide pour une si petite structure, s’inquiètent les banques qui lâchent la société. Une nouvelle fois, tout aurait pu s’arrêter. Rémy Escande fait appel à un médiateur qui impose aux banques de soutenir cette entreprise en bonne santé. Avec le concours de capitaux-risqueurs et de la Région, Hublot peut repartir vers le grand large.

Aujourd’hui, l’horizon est dégagé, l’entreprise a quitté Saint-Paul-cap-de-Joux en début d’année pour s’installer à Labruguière où elle a investi 1 M€ pour des locaux de 5 000 m2. « Nous mettons le cap sur l’export, notamment en Europe du Nord, et nous visons les 10 M€ de CA d’ici cinq ans », assure José Martinez.