HPCI Black Pellet : focus sur le combustible du futur

HPCI Black Pellet

Le site de production d’Européenne de Biomasse entrera en service au printemps 2020 à Pomacle-Bazancourt. 30 000 tonnes du HPCI Black Pellet seront produits dès 2020. A terme, le site en produira 120 000 tonnes par an.

Le site marnais de production du HPCI Black Pellet entrera en service au printemps 2020. Une première mondiale pour un combustible innovant et écologique fabriqué en circuit court avec les résidus de la production locale de bois.

C’est donc sur le territoire du Grand Reims que l’entreprise Européenne de Biomasse a choisi de développer sa première unité de fabrication du HPCI Black Pellet. Derrière cette appellation se trouve un granulé biocombustible destiné, à terme, à remplacer le fuel et le charbon. Une innovation conçue après plus de dix ans de recherche et 10 millions d’euros d’investissement et qui va être pro- duite à l’échelle industrielle dès le printemps 2020 sur le site du Pôle IAR de Pomacle-Bazancourt.

Le choix d’implanter ce site industriel unique au monde à quelques kilomètres de Reims au cœur du Grand Est ne relève pas du hasard, précise Jean-Baptiste Marin, Président-directeur général de la société Européenne de Biomasse : « Il s’agit d’une région centrale en Europe, proche de nos amis allemands, dont les enjeux en matière de décarbonation sont énormes, notamment dans l’optique de remplacer l’usage du charbon. Nous avons trouvé dans le Grand Est des gens avec qui nous aimons partager notre culture industrielle ».

Pour les exploitants du site, l’implantation marnaise s’avère également stratégique dans le domaine des approvisionnements en matière première. « Tous les approvisionnements se feront autour de l’usine et ce, sans traverser aucun village, souligne le Pdg. Nous avons déjà de nombreux fournisseurs de bois parmi lesquels des sociétés d’exploitation forestière, mais nous restons très ouverts à d’autres opérateurs ».

Véritable alternative au fuel, le Black Pellet peut être utilisé dans un poêle à granulés ou dans une chaudière à charbon. De quoi séduire une clientèle variée, du particulier au professionnel, en passant par les collectivités : réseaux de chaleur, industriels qui paient la taxe CO2, maraîchers, industriels dans le secteur de la chimie ou de la déshydratation.

100 MD’INVESTISSEMENT

Pour fabriquer le HCPI Black Pellet, l’entreprise utilise un procédé de vapocraquage de biomasse selon lequel de la biomasse est insérée dans un réacteur haute pression avant de relâcher cette pression pour récolter une poudre de biomasse, laquelle est compressée sous la forme de pellet utilisé ensuite en tant que combustible. Un produit écologique, qui contient peu de soufre et de nitrate, qui se révèle donc très vertueux sur le plan environnemental.

Les composants du HPCI Black Pellet sont en effet issues de toute la partie du bois qui n’est pas exploitée directement pour fabriquer des planches à savoir des déchets de scierie, de la première comme de la deuxième transformation du bois, des cosses et du bois d’élagage… De quoi rendre le produit intéressant à plus d’un titre, en permettant notamment à la filière bois de faire des déchets ou des résidus industriels une matière première, optimisant ainsi les ressources.

Pour Jean-Baptiste Marin, l’usine elle-même est également une source de réduction de pollution : « Nous avons fait le choix de construire une usine du XXIe siècle, sans bruit, sans odeur ni pollution atmosphérique. Nous avons été très attentifs à la conception de l’usine elle-même, en privilégiant le recyclage par exemple ».

Le site de production de Pomacle-Bazancourt qui entrera en service au printemps 2020, connaîtra une montée en puissance pour atteindre sa pleine capacité d’ici 2022 (120 000 tonnes par an). Pour cette première mondiale, l’entreprise a mobilisé un investissement de 100 millions d’euros et devrait créer près de 350 emplois dont 40 emplois directs. « Tous les feux sont au vert pour nous aujourd’hui et notre objectif stratégique est tout d’abord de réussir cette usine », souligne le Pdg, dont les équipes préparent déjà l’avenir. « Une de nos structures travaille déjà sur la duplication de l’usine pour réaliser des sites plus petits et encore plus proches des besoins en approvisionnement. Ce sont des sites qui se fonderont dans le paysage en circuit ultra-court, que nous déploierons en priorité dans un premier temps dans le Grand Est ».

Quid alors du coût final du Black Pellet en matière de commercialisation ? « Nous sommes à peine plus cher que le gaz », affirme le Pdg, qui insiste d’ailleurs sur les avantages de son produit : « stockable et hydrophobe, il n’émet pas de rejet de CO2, il n’est pas importé de Russie, il crée de l’emploi en France, il permet de développer une véritable valeur ajoutée sur les territoires où il est produit et il est une source d’énergie sous forme de vapeur ou d’électricité ».

Autant d’atouts développés par une entreprise familiale qui revendique une identité 100% française et une technologie elle aussi purement hexagonale. Une satisfaction de plus pour Jean-Baptiste Marin, pour qui « atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 n’est pas une option, c’est une priorité ».