Hironwoods, la carte en bois persiste à l’ère du numérique

Sans dépasser 20 grammes, il est possible d’envoyer une carte postale et son enveloppe, toutes deux en bois. Hironwoods, installé à Cramans dans le Jura, va à contre-courant à l’ère du numérique en misant sur le goût des Français pour l’écriture et l’originalité.

L’amour du bois coule dans les veines de Fabien Hiron. Son père, exploitant forestier, lui a donné le goût de cette matière noble qui a amené ce Sarthois à poursuivre ses études dans un lycée jurassien. Séduit tout autant par les paysages que par la façon de vivre, cet amoureux du terroir et des traditions décide de rester. Un stage au Québec servira de déclencheur quant à sa manière de travailler le bois. « J’observais la technique de déroulage où le bois, écorcé et attendri, se déroule comme du papier. Je me suis dis que l’on pouvait donc écrire dessus. » Après s’être consacré à la vente de machine à bois, son entreprise, Hironwoods, créée en 2004, prend définitivement le virage de l’impression et du graphisme en 2009. « Nous ne sommes que deux dans le monde à faire des cartes en bois avec cette technique flexible et résistante. » Désormais l’entreprise compte six salariés et affiche un chiffre d’affaires de 600.000 euros.

L’ÉCRITURE EXCLUSIVE

L’érable, issu de forêts publiques ou privées gérées durablement au plus près de l’entreprise en France ou chez ses proches voisins européens, représente la matière première de 80 % des cartes postales et des enveloppes. Clairs, dans différentes teintes, veinés, ne craignant pas les passages dans les machines de tri de la Poste, ne nécessitant pas de stylos particuliers, les produits Hironwoods sont tous uniques et ne dépassent pas le poids de 20 grammes imposé par l’usage d’un timbre unique. « Il n’y a pas deux fois les mêmes veines et même couleur de bois. Notre clientèle se compose des particuliers qui nous contactent pour la personnalisation de faire-part ou d’invitations, de professionnels pour des cartes de vœux ou des menus et enfin du grand public par l’intermédiaire de nos revendeurs. » Librairies, musées, épiceries fines, près de 400 commerces vendent les cartes en bois Hironwoods partout en France tandis que depuis trois ans, c’est sous la marque Whoodhi que les cartes s’exportent dans le monde. Même si elle a pâti de la Covid-19 et qu’internet et les SMS lui font concurrence, la carte postale continue à séduire les Français. « Chaque année, plusieurs millions de cartes postales sont vendues en France, elle reste une habitude. » En bois, elle devient même un souvenir à part entière quand l’été s’achève.