Hêtre ou pas hêtre, telle est la question

Si Nevers espère planter 8.000 arbres en cinq ans, la municipalité va devoir faire face à un certain nombre de problématiques.

Présentée comme une solution à la lutte conte les îlots de chaleur, la végétalisation des villes n’est pas si simple qu’il y paraît. Avec l’objectif de planter 8.000 arbres en cinq ans, la municipalité de Nevers, comme toutes les autres, doit faire face à de nombreux obstacles.

L’abattage des arbres sur la Route des Saulaies avait fait polémique, preuve que les habitants restent attachés à leurs arbres séculaires. Si aujourd’hui, un nouveau plan d’abattage de 85 peupliers sur la digue de Sermoise, pour des raisons de sécurité routière mais aussi de risque inondation est programmé, c’est sans doute parce que depuis 2014, la ville a replanté près de 1.200 arbres. Si certains rêvent de revoir les avenues de cartes postales, bordées de grands arbres, Denis Thuriot, maire de Nevers, relativise : « Aujourd’hui, il y a une réelle difficulté à replanter des arbres en ville. À moins d’avoir des plantations sans racines, les réseaux d’eau, la fibre optique, les réseaux électriques ou à Nevers le réseau de chaleur que nous avons développé, sont des contraintes à prendre en compte ».

DE NOUVELLES TECHNIQUES POUR PARER AUX DIFFICULTÉS ? 

Si Anne Wozniak, adjointe au maire chargée de l’environnement naturel et de l’urbanisme, dénonce de son côté, « la pression des prestataires de réseau », Denis Thuriot prône lui de nouvelles techniques. En matière de végétalisation : « Les réseaux nous empêchent de planter ce que l’on veut ou alors à payer très cher pour les changer de place, ce qui n’est pas dans l’ère du temps. Le sous-sol de Nevers est un vrai gruyère. Les solutions que nous avons sont notamment de planter des arbres en bacs comme nous le faisons sur les avenues que nous rénovons ». Si les grandes villes s’engagent depuis 2003 dans la végétalisation pour lutter contre les îlots de chaleur, la ville de Nevers s’intéresse aussi à d’autres techniques : « Nous allons tester le fraisat, un enrobé qui réutilise le bitume extrait. Il permet de réaliser des économies, mais permet aussi d’avoir une chaussée plus claire, donc moins éclairée (et plus réfractaire à la chaleur, Ndlr). Je crois aussi beaucoup dans les chaussées connectées. On peut imaginer que la route régule la climatisation des véhicules en fonction de la chaleur », ajoute Denis Thuriot.

VÉGÉTALISER LES PARKINGS

De son côté Anne Wozniak souhaite s’attaquer à un autre sujet : les parkings, notamment autour des centres commerciaux. « Il faut que ces parkings soient végétalisés. Ce sont des condensateurs de chaleur ». Si la loi biodiversité impose depuis 2017 aux centres commerciaux de prendre en compte la production d’énergie renouvelable, la végétalisation ou l’infiltration des eaux pluviales, il faudrait davantage d’incitations selon l’adjointe pour que « les centres commerciaux aient une véritable politique environnementale ».