Hanon Systems va investir 36 M€ sur son site carolomacérien

Le site de la Plaine de Montjoly à Charleville-Mézières accueille Hanon Systems depuis 2015.

Le sous-traitant automobile Hanon Systems reprend du tonus en investissant 36 millions d’euros à Charleville-Mézières afin de produire des systèmes de refroidissement pour des moteurs de voitures électriques destinés à Volkswagen. 

Malgré toutes les coupes sombres connues entre 2004 et 2018, le fabricant historique de composants automobiles qui reste le plus gros employeur privé de Charleville-Mézières (458 salariés sans le moindre intérimaire contre 1 300 en 2004) va, après une longue période de restructuration, reprendre du tonus en investissant 36 millions d’euros sur la plaine de Montjoly.

Cette bonne nouvelle pour l’économie ardennaise fait suite à la signature d’un contrat avec le constructeur allemand, Volkswagen, pour la fourniture de systèmes de refroidissement pour moteurs électriques. À plein régime, Hanon Systems, géant coréen de l’automobile, devrait fabriquer un million de pièces par an.

Après deux ans de longues discussions entre les deux parties et d’études affinées au fil du temps, il est désormais acquis que la phase de production de ces produits démarrera dès janvier 2021 puisque les étapes de prototypages ont déjà été effectuées.

Pour la mise en place de ce projet d’ampleur, le directeur du site, Mustapha Khelladi, arrivé en 2011 dans les Ardennes pour restructurer la SAS et l’état-major coréen ont décidé d’aménager un gigantesque atelier dans un bâtiment qui servait jusqu’alors de zone logistique et de lieu de stockage et dont une partie, fut un moment occupée par Patterson Medical.

Longtemps proposé à la vente, cet espace de 11 500 m2 va, demain, être synonyme de relance et de reconquête en abritant la nouvelle activité d’Hanon Systems. Sur place, le chantier a d’ailleurs commencé depuis un an dans la plus grande discrétion par des travaux de génie civil et de réhabilitation mais aussi l’installation de deux premières presses.
Le futur atelier comprendra un four de 89 mètres de long, des presses, des fosses et des bains de traitement de surface. La chaîne de production sera largement robotisée. Aux échangeurs froid et chaud en aluminium toujours fabriqués ici, Hanon Systems ajoutera donc une production à forte valeur ajoutée appelée à se développer. 

UNE RESTRUCTURATION NÉCESSAIRE ET PAYANTE

Après avoir traversé près de deux décennies difficiles, marquées par la mise en place de quatre plans sociaux, de départs en retraite non remplacés, de procédures de ruptures conventionnelles et d’incitations aux départs volontaires ayant débouché sur une chute des effectifs, le fabricant de pièces de climatisation pour l’automobile, passé sous pavillon coréen en 2013 va donc enfin éclaircir son horizon. En souffrance depuis le début des années 2000 avec l’arrêt prématuré de production des composants pour les Ford Fiesta, Fusion et B Max, l’exode de plusieurs clients et la perte de certification Q1 notamment, l’entreprise s’est progressivement, et dans le silence, refait une santé.

Cela en abandonnant progressivement l’injection plastique pour réorienter ses productions vers l’aluminium et en automatisant plusieurs postes afin d’améliorer sa productivité et gagner en compétitivité. Elle est maintenant ragaillardie et prête à devenir le centre d’excellence aluminium en Europe de l’Ouest d’Hanon Systems.

Le contrat signé il y a plus d’un an avec Volkswagen est ainsi le premier résultat concret de cette métamorphose. Grâce à cette opportunité, le site carolomacérien est pérennisé. Car pour mener à bien le plan pluriannuel d’investissements lié à ce projet, Hanon Systems bénéficiera d’une subvention de 750 000 euros au titre du programme « Véhicule vert, véhicule électrique ». Après ses différentes cures d’amaigrissement, Hanon Systems semble donc en bonne voie pour reprendre du poids, même si ce programme ne sera pas créateur d’emplois.