Great Place To Work : le télétravail et le lien social au cœur des attentions

Le Palmarès 2021 Great Place to Work des entreprises où il fait bon travailler est en partie basé sur des enquêtes menées auprès des collaborateurs des entreprises participantes.

Réalisées en 2020 les enquêtes du Palmarès 2021 Great Place To Work laissent entrevoir une année pas comme les autres, avec des changements de paradigmes liés à la crise sanitaire et aux évolutions des habitudes de travail.

Chaque année, Great Place To Work dévoile son Palmarès des entreprises où il fait bon travailler. Un rendez-vous incontournable pour les organisations inscrites dans le processus de certification. Après un questionnaire anonyme soumis à leurs collaborateurs, un audit recensant les pratiques managériales est réalisé auprès de l’entreprise, accompagné de propositions de 9 leviers d’action. Les entreprises qui obtiennent un score de 65% minimum à l’enquête collaborateurs sont alors certifiées pour un an et celles qui obtiennent en plus une note minimum de 30 sur 60 au dossier évaluant leurs pratiques managériales peuvent entrer au Palmarès. Au-delà de ce classement, l’organisme dévoile une analyse complète des retours enregistrés auprès des salariés des entreprises participantes, ce qui lui permet de dispenser des conseils et des recommandations pour un meilleur engagement des salariés et une meilleure qualité de vie au sein des organisations. « La démarche Great Place to Work est une démarche volontaire dans laquelle il faut faire preuve d’un certain courage managérial car il faut être prêt à entendre ce que les salariés ont à dire sur leur entreprise », rappelle le Rémois Patrick Dumoulin, président de Great Place To Work.

Premier impact de la crise sanitaire sur le Palmarès : une baisse très sensible du nombre d’entreprises engagées dans la démarche. 192 entreprises ont fait appel à l’organisme en 2020 contre 283 l’année précédente, notamment en raison du premier confinement et d’une fermeture complète des entreprises pendant près de trois mois. Pour autant, GPTW, qui fêtera ses 20 ans en 2022, suscite un intérêt grandissant pour les entreprises.

« Nous n’avons jamais transformé autant de propositions sur un premier trimestre que cette année », souligne son président. « Beaucoup de gens nous rejoignent, venant d’horizons très différents ». Réalisées en 2020 les enquêtes du Palmarès 2021 laissent donc entrevoir une année pas comme les autres : « On vit une crise d’une ampleur et d’une durée inédites et cela aura forcément des conséquences importantes. L’enseignement numéro 1 de cette crise c’est ce changement important intervenu dans l’organisation du travail ». Un changement de paradigme qui intervient aujourd’hui dans les relations entre un candidat à un poste et son futur employeur, les salariés étant de plus en plus attentifs à la manière dont les entreprises sont organisées en matière de télétravail pour prendre leur décision.

« Le télétravail n’est pas accessible à tous mais il modifie la relation au travail », souligne Patrick Dumoulin, qui observe une « transformation de la relation au travail et une évolution de la relation de confiance : aujourd’hui on ne manage plus de la même façon et un contrat de confiance doit s’instaurer entre le manager et ses équipes avec des objectifs communs extrêmement partagés ».

LE LIEN SOCIAL FACTEUR DE SUCCÈS

L’arrivée inattendue des confinements et du télétravail ont modifié les approches. Si les entreprises qui s’y étaient préparées ont bien vécu la situation, d’autres l’ont subie et ont dû s’y adapter car elles n’ont pas eu le choix. « Les entreprises qui ont mis leurs salariés au cœur de leur stratégie ont renforcé leur attention, ont conservé un lien avec leurs salariés et ont même été encore plus présentes à leurs côtés depuis le début de la crise », souligne le président de Great Place To Work. « Leur performance économique est moins affectée que d’autres car elles ont conservé un vrai lien social avec leurs salariés ».

Mettre l’humain au cœur de l’organisation, c’est le credo de l’entreprise Accuracy qui est présente au palmarès pour la 13e fois. « Si les gens sont bien dans l’entreprise ça sera bon pour eux, pour l’entreprise, pour les investisseurs et pour le pays », rappelle le Rémois qui n’élude pas l’apparition de problématiques liées à la crise sanitaire et aux nouvelles habitudes. « Il y a une vraie fatigue numérique qui est apparue et une perte de lien social à prendre en compte, car quand la situation reviendra à la normale il faudra faire revenir tous ces gens là au cœur de l’entreprise. »

Preuve que la performance et la croissance ne sont pas incompatibles avec la démarche Great Place To Work, Patrick Dumoulin a accueilli deux des plus grosses pépites de la Tech hexagonale telles que Open Classrooms et Voodoo, qui a levé 400M€ de fonds en 2020. « Les entreprises de la Tech restent à la pointe dans bien des domaines. Ce qui fait la différence dans leur attractivité c’est le bien-être des salariés », explique-t-il citant les entreprises Utopies, Octo Technology ou SII, Patrick Dumoulin note que les Français font la course en tête du classement 2021. « Nous avons aussi enregistré des confirmations et des arrivées de belles enseignes cette année comme Brico Dépôt ou e.voyageurs SNCF, par exemple ».

Patrick Dumoulin voit aussi des axes de progrès à réaliser. « Seulement 16% de femmes sont à la tête des entreprises certifiées », regrette-t-il. « Mais les nouvelles organisations du travail vont servir les vocations féminines et les encourager ».

En terme d’implication des entreprises champardennaises également, le président ne voit que la possibilité de faire mieux, tant elles sont peu nombreuses. Après le Royal Champagne, labellisé en 2020, aucune entreprise locale n’est présente au palmarès 2021. Un regret pour Patrick Dumoulin qui rêve de voir une Maison de Champagne au Palmarès et qui estime que la région dispose de nombreux atouts pour aider des entreprises à intégrer la certification voire le Palmarès. « Une ville comme Reims figure parmi les mieux placées pour accueillir des ingénieurs informatiques et des consultants spécialisés par exemple. C’est la seule ville à 45 mn de Paris, de centre à centre, avec un prix du logement trois à quatre fois inférieur à celui de Paris pour des prestations bien plus élevées ».

Patrick Dumoulin, président de Great Place to Work.