Grand Est : de plus en plus de seniors en emploi

16,6% des seniors régionaux travaillent dans l’industrie.

En dix ans, la population des seniors a augmenté dans le Grand Est de 22% et dans le même temps celle des seniors en emploi de 56%. Parmi eux, des proportions remarquables dans l’industrie ou l’agriculture, dans la fonction publique ou chez les chefs d’entreprise, mais aussi dans les rangs des travailleurs frontaliers. Moins au chômage, ils ont beaucoup plus de mal, quand ils y sont, à en sortir. 

Le nombre de seniors (55 à 64 ans selon la définition Eurostat) dans le Grand Est a augmenté de 22% entre 2006 et 2016. Dans le même temps, ces seniors travaillent de plus en plus souvent. Leur taux d’emploi a progressé de 10 points dans la Région. Réformes des retraites, allongement des études et présence plus forte des femmes sur le marché du travail ont contribué à cette hausse. Le taux d’emploi des seniors est plus élevé dans les agglomérations des grandes métropoles, les espaces périurbains et frontaliers. Le taux de chômage des seniors est inférieur à celui des tranches d’âge inférieures. Au chômage, les seniors ont davantage de difficultés à retrouver un emploi. 

730 800 seniors vivent dans le Grand Est, une tranche d’âge qui a augmenté de 22,3% en dix ans et représente 21,1% de la population régionale. Parmi eux, 346 800 occupent un emploi. Leur nombre a augmenté de près de 56% sur la même période. Le taux d’emploi (47,5%) est cependant inférieur de 2,4% à celui de la France métropolitaine. Par comparaison, le taux d’emploi des 25-54 ans est de 78,6%. 

UN TAUX D’EMPLOI PAS LOIN DES 50% 

En 2001, le Conseil européen avait fixé à 50% le taux d’emploi des seniors. En 2016, le taux européen est de 54,2% et suppose bien des contrastes, de 36% pour la Grèce à 75% pour la Suède, en passant par les 69% de l’Allemagne ou les 49,9% de la France. Dans le Grand Est, ce taux est passé de 37,3% en 2008 à 47,5% en 2018. Si le taux d’emploi des seniors augmente à tous les âges, l’essentiel concerne cependant la tanche 57-61 ans. Le taux d’emploi des femmes seniors (43,1% contre 47,7% pour les hommes) a davantage augmenté que celui des hommes (11 points contre 9,3). 

Nés entre 1950 et 1970, période précédant la massification et la démocratisation scolaire, ces seniors sont moins diplômés. 31,4% possèdent le bac ou un diplôme supérieur quand la part des 25-54 ans est de 54%. Ce niveau de qualification des seniors, plus faible, et leur âge ont des conséquences sur les métiers qu’ils exercent et leur employabilité. Ils sont souvent indépendants : 29% des agriculteurs, 21% des artisans, commerçants ou chefs d’entreprise, alors que les seniors ne représentent que 15,1% des actifs en emploi dans le Grand Est. 16,6% des seniors régionaux travaillent dans l’industrie (13% en France). Près de 18% des cadres et professions intellectuelles supérieures sont des seniors. 

22 000 SENIORS CHEZ LES TRAVAILLEURS FRONTALIERS 

La proportion des seniors dans la fonction publique est de 22%, un taux bien supérieur à celui des 25-54 ans (18,4%). Après 60 ans, un salarié sur quatre travaille dans la fonction publique. Être en emploi après 55 ans est plus fréquent pour les fonctionnaires, les diplômés et ceux qui sont leur propre employeur. 22 000 seniors régionaux travaillent dans un des quatre pays frontaliers du Grand Est, soit 6,6% de la tranche d’âge en emploi. 90% d’entre ces derniers sont originaires d’Alsace et de la Moselle. 49% travaillent en Allemagne, 33% en Suisse et 18% au Luxembourg. 

UN CHÔMAGE PLUS FAIBLE CHEZ LES PLUS DE 54 ANS 

Dans la région, comme en France, le taux de chômage des seniors (7,4%) est plus faible que celui des 25-54 ans (9,2%). Les seniors sont cependant plus touchés par le chômage de longue durée. 

Sept seniors sur dix sont au chômage depuis plus d’un an, trois sur dix depuis plus de trois ans, proportion deux fois plus élevée que pour les 25-54 ans. Les 55-64 ans sont proportionnellement peu nombreux à perdre leur emploi : 1,5% des seniors en emploi se retrouvent au chômage un an après leur embauche.