Grand Dijon Habitat a présenté, vendredi 26 mars, sa participation à un projet national inter-organismes de smart logement. Objectif : casser les codes de la réhabilitation.
Il est midi… Les volets de madame Martin ne se sont toujours pas levés. Or, cette femme seule a pour habitude de se réveiller entre 8h30 et 9 heures chaque matin. Les capteurs installés dans le logement de la locataire détectent les premiers signes d’une potentielle alerte. Voici un exemple de l’utilité des données qui pourront être exploitées par une intelligence artificielle (IA) greffée sur un bâtiment. En analysant le comportement du bâtiment et de ses locataires, l’IA sera également capable de conseiller sur les habitudes de consommations énergétiques (chauffage, ventilation, eau chaude sanitaire, ascenseurs, éclairage, pompes, etc…) et d’optimiser les coûts. Nous n’en sommes qu’aux prémisses. Mais déjà, l’étendue des services et des gains que pourraient apporter une telle technologie se dessine. C’est tout l’enjeu de l’étude proposée par Urban Pratices, l’organisme à l’initiative de ce projet national.
Cinq bailleurs sociaux (3F, OPAC 38, Batigère, Cristal Habitat, Grand Dijon Habitat) ont accepté de participer durant un an à une étude pour structurer sur plusieurs sites une architecture numérique connectée, interopérable et mutualisée du bâtiment et du logement, et l’expérimenter. « L’idée est d’analyser l’état du bâti existant pour en faire des bâtis démonstrateurs : analyser les caractéristiques, les fonctions et les usages nouveaux. Nous partagerons nos réflexions avec les locataires durant plusieurs ateliers », explique Christian Rozier, président d’Urban Practices et secrétaire général Smart Building Alliance. Une sociologue sera associée à l’équipe d’Urban Practices. Celle-ci devra mesurer les conditions d’appropriation de l’application numérique par les locataires. « Par cette étude, nous espérons casser les codes de la réhabilitation. Que les travaux aient un réel impact sur la vie quotidienne de nos locataires, que ce soit en termes de services à la personne (en particulier envers les personnes âgées ou personnes à mobilité réduite) ou de pouvoir d’achat avec une réduction significative des factures énergétiques », précise Hamid El Hassouni, président de Grand Dijon Habitat.
À l’issue de cette étude, les acteurs espèrent pouvoir déterminer où placer le curseur. Jusqu’où la technologie est-elle acceptable ? À quel moment devient-elle intrusive dans la vie privée ? « L’idée est d’en faire un démonstrateur qui puisse être généralisable à l’ensemble du secteur du logement social », confie Christian Rozier. Grand Dijon Habitat opère ce projet dans le quartier de la Fontaine d’Ouche avec l’Îlot Franche-Comté (six bâtiments – 377 logements) sur une problématique de chauffage et eau chaude sanitaire par le réseau de chaleur urbain.