L’Union des entreprises de proximité (U2P) a réuni des artisans pour écouter leurs propositions sur la fiscalité, la formation, l’emploi…
Ils étaient une quinzaine, majoritairement issus des métiers du bâtiment à participer au débat des entreprises de proximité organisé mercredi 13 février au CFA BTP de Reims. « Les chefs d’entreprise ont l’impression de ne pas être entendus, nous devons écrire nos cahiers de doléance sur l’économie de proximité », explique juste- ment Paul Henry, pâtissier haut-marnais et président de l’U2P Grand Est.
L’électricien Dominique Hautem, président de la Capeb et de l’U2P Marne, et ses confrères artisans ont donc pris la parole sur les pré- lèvements obligatoires, l’aménagement du territoire, la formation et l’apprentissage, l’emploi et le pouvoir d’achat, l’équité fiscale, ou encore la protection sociale. Avec à chaque fois un objectif : effectuer des propositions concrètes.
Les entrepreneurs demandent ainsi la suppression du prélèvement à la source qualifié de « tracasserie administrative de plus » et souhaitent une simplification des fiches de paie. Concernant la fiscalité écologique, ils réclament des diagnostics indépendants et une régulation pour que les artisans aient accès aux chantiers de rénovation.
Sur le travail, les artisans déplorent les 35 heures et ils sont prêts à augmenter les salaires, à condition d’une baisse des charges. « Les effets de seuil sont problématiques et n’incitent pas à payer les salariés plus qu’au SMIC, il faudrait une progressivité des cotisations sociales », cite par exemple Michel Boulant, coiffeur et président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Marne. Les chefs d’entreprise souhaitent dans le même temps que les aides sociales diminuent et que ceux qui en bénéficient soient mieux accompagnés et participent à la vie sociale en attendant de retrouver un emploi. La hausse de la TVA sur les matériaux est, elle, perçue comme une possibilité de réduire le travail au noir. La concurrence déloyale peut aussi venir des micro-entreprises, un statut à réformer selon ceux qui réclament l’exigence d’une qualification pour exercer une profession.
Sur le plan de la formation, ils dénoncent la mauvaise orientation des élèves et réclament une plus grande simplification et médiatisation de l’apprentissage. Ils insistent aussi sur le fait que les lycées professionnels ne sont pas au niveau des CFA gérés par les professionnels. Quant à la retraite, celle-ci devrait être progressive (à mi-temps, puis tiers temps…) pour constituer une rupture sociale moins brutale et permettre une transmission du savoir-faire dans l’entreprise.
Autant de propositions qui pourront trouver leur place dans la restitution qui sera faite au niveau national par l’U2P le 7 mars, au terme de 42 réunions organisées dans toute la France.