Patrick Martin, président délégué du Medef estime que le débat peut servir à diffuser les propositions des entreprises.
« Le mouvement des gilets jaunes ne cible pas les entreprises ». Rappel utile de Patrick Martin, président délégué du Medef, qui observe que la crise sociale et démocratique oppose surtout les manifestants aux pouvoirs publics. « Beaucoup de nos salariés ont pu participer aux manifestations mais le climat social est apaisé dans les entreprises », assure-t-il.
Des gilets jaunes, Patrick Martin partage le ras-le-bol fiscal mais dénonce fermement la contestation violente et anti-système. « Les entreprises du commerce ont aussi souffert en perdant de l’activité avec 60 000 salariés qui ont subi du chômage partiel », ajoute celui qui dirige le groupe de distribution industrielle Martin Belaysoud (2 500 salariés).
En venant à la rencontre des chefs d’entreprise ardennais dans le cadre du grand débat organisé par son syndicat et la CCI, le président délégué indique que le mouvement patronal a participé à 133 débats sur le territoire. « Nous avons des propositions sur la fiscalité, l’environnement, l’organisation des pouvoirs publics… », explique-t-il. Selon lui, les entreprises font partie de la solution et il tient bon de préciser qu’elles contribuent à hauteur de 41 milliards d’euros par an à la fiscalité locale, avec 10 Md€ pour financer le transport public. « L’outil de production est taxé à 10,5 Md€ par la taxe foncière et 7,5 Md€ par la CFE », ajoute-t-il.
ENTREPRISES ET SALARIÉS DANS LE MÊME BATEAU
Patrick Martin est convaincu que des propositions peuvent profiter aux salariés comme aux entreprises. « Sur le coût du transport, une entreprise est pénalisée quand elle ne parvient pas à recruter car le coût de déplacement est trop élevé pour le salarié », cite-t-il en exemple. Idem sur les problématiques de logement dans les grandes agglomérations.
À l’approche des élections européennes, Patrick Martin souligne que le Medef est « viscéralement pro européen », même si la bureaucratie peut parfois exaspérer et constate que « le Brexit est une catastrophe ». Sur l’échec des négociations sur l’assurance chômage, il pointe la responsabilité de l’État en indiquant que les positions des partenaires sociaux finissaient par se rapprocher, y compris sur les contrats courts.