Face à la pandémie et à ses conséquences économiques et sociales, la ville de Besançon et Grand Beançon Métropole mobilisent un ensemble d’aides à la reprise et d’appui à la relance pour plus de 15 millions d’euros. Des mesures de soutien construites au plus près des réalités du terrain afin d’offrir des réponses ciblées et non généralistes aux habitants et aux entreprises locales.
Devant la crise sociale et économique majeure engendrée par la Covid-19, Grand Besançon Métropole (GBM) a cherché à trouver les leviers les plus efficaces, à même de répondre à l’urgence de la situation qui touche les habitants et entreprises de son territoire. « Dans cet accompagnement face la crise, nous avons réussi quelque chose, que je pense assez unique dans sa mise en place effective. Nous avons démontré notre capacité à travailler ensemble, à faire corps. Des réunions hebdomadaires ont ainsi rassemblé autour d’une même table : les chambres consulaires, les unions de commerçants, le tribunal de commerce, les experts-comptables, les banques… Ensemble, nous avons visé le point d’équilibre entre le niveau maximum que nous pouvions consentir quant à la baisse des recettes de la collectivité et les ressorts les plus pertinents que nous pouvions activer pour agir au plus près des entreprises les plus touchées par la crise », témoigne Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole et maire de la ville. Au vu de la nature hétérogène de la crise et des leçons tirées du premier confinement, c’est vers le Fonds régional des territoires (FRT) que le choix de l’agglomération s’est porté et non en faveur d’un dégrèvement exceptionnel de la Cotisation foncière des entreprises (CFE). Sont éligibles à ce fonds, les PME et TPE au sens communautaire, ayant leur siège en Bourgogne Franche-Comté et dont l’effectif ne dépasse pas les dix salariés. Benoit Vuillemin défend ce parti pris au nom d’une action politique qui s’efforce « d’aller dans la dentelle plutôt que dans des aides généralistes qui s’appliquent à tous mais de manière inégalitaire ». Et de prendre l’exemple d’un « petit restaurant fermé en raison des mesures sanitaires qui, avec la déduction de CFE, toucherait au plus 500 euros d’aides, quand, via ce même mécanisme, un fast food resté ouvert en “drive” recevrait 5.000 euros. Avec le FRT, notre petit restaurant obtiendra 1.500 euros, soit trois fois plus ». Ainsi, c’est bien un soutien particulier qui a été organisé en direction des TPE pour les aider à tenir. Dans le cadre d’un pacte signé avec la région deux fonds ont été créés : « Dans un premier temps, nous sommes partis sur un fonds d’avance remboursable avant de constaté qu’il n’était pas assez adapté aux réalités du terrain. Puis le FRT a vu le jour », explique l’édile. L’engagement global de GBM représente une contribution de deux euros en investissement par habitant (un euro pour le fonds d’avance remboursable et un euro pour le FRT investissement) auquel s’ajoute deux euros par habitant dans le cadre du nouveau fonds FRT Trésorerie mise en place avec le second confinement en complément du Fonds de solidarité national dont l’État a élargi l’accès et augmenté les montants dès le mois de novembre. Conçu pour répondre aux besoins urgents de trésorerie des entreprises les plus fragiles, ce fonds permet de compenser les pertes de chiffres d’affaires jusqu’à 1.500 euros. Pour la CBM, ces dispositions représentent un coût qui avoisine les 800.000 euros. Grâce à l’effet levier de la région, le FRTpermet un apport d’1,1 million d’euros en investissement et 900.000 euros en fonctionnement. « On estime que près de 150 entreprises de moins de dix salariés auront bénéficié d’ici la fin à de l’année d’une aide au titre du FRT Trésorerie, alors qu’il s’agit d’un dispositif en phase de démarrage ».
« NOUS NE LÂCHERONS RIEN ! »
Au-delà de ces deux fonds, GBM et ses partenaires ont mis en place un guichet unique pour les entreprises pour lequel, la collectivité a mobilisé deux équivalents temps plein. Objectif : traiter plus rapidement toutes les démarches des entreprises. Un dispositif collectif dont AnneVignot se félicite, tout en déplorant qu’il y ait encore « trop d’entreprises qui ne connaissent pas cet outil malgré toute la communication qui a été faite ». Également prégnante dans ce contexte, GBM cofinance, via le FRT, la cellule d’appui psychologique Apaisia destinées aux chefs d’entreprises. Parmis les nombreuses autres actions misent en œuvre par la collectivité on peut également citer, sans viser l’exhaustivité : la plateforme de vente et points de collecte géolocalisés, les chèques « Booster vos commerces » (en partenariat avec la ville) à gagner et à dépenser jusqu’en mai 2021 dans les commerces locaux (pour un total de 193.000 euros), l’exonération des loyers de novembre et décembre pour les entreprises locataires de GBM, fermées par décision administrative ou ayant perdu plus de 20 % de leur CA, les aides aux établissements de nuit à hauteur de 300.000 euros ou encore les exonérations et tarifications spécifiques pour le stationnement sur les parkings d’ouvrage (700.000 euros)… « Au total, l’effort financier de Grand Besançon Métropole s’élève à 8,7 millions d’euros et à plus de 15 millions d’euros si l’on ajoute la part prise par la ville », précise Nicolas Bodin, vice-président délégué à l’économie, l’emploi, l’insertion et la relance pour GBM. « Pour mettre en œuvre ce programme d’investissement, GBM et la ville ont préservé la continuité de l’action publique avec notamment un budget d’investissement qui loin de diminuer a même été augmenté et qui devrait se situer aux alentours des 90 millions d’euros, auxquels s’ajouteront plus de 35 millions d’euros de dépenses d’ores et déjà engagées. Ce sont également des délais de paiement largement en deça des 30 jours réglementaires et inférieurs à ceux de 2019 (réduit encore de quatre jours en moyenne). Je veux en cela remercier la mobilisation de tous les services qui, comme jamais, sont sur tous les fronts », affirme Anne Vignot. Et Gabriel Baulieu, premier vice-président d’ajouter : « Cela va se poursuivre, nous ne lâcherons rien en 2021 ». Une détermination que l’on retrouve aussi dans la quête d’équité de l’édile face à la question du versement “mobilité et recettes tarifaires transports” perçu par la collectivité. Ce dernier est estimé en baisse de quatre millions d’euros pour l’année 2020, alors que « notre réseau de mobilité fait parti de ceux qui ont le mieux résister à la crise en France ». Face à la situation, GBM s’est rapproché d’autres collectivités de plus de 100.000 habitants pour porter une démarche auprès du gouvernement demandant à être traité comme l’Île de France qui doit reçevoir de l’État une compensation importante de ses pertes au titre du “versement mobilité”. Celui-ci a ainsi prévu de verser à Île-de-France Mobilités une subvention pour couvrir entre 80 et 100 % de ses pertes estimées à un milliard d’euros.