Une start-up installe des centaines de vélo à Reims où les clients peuvent les louer et utiliser librement grâce à une application sur smartphone.
Jusqu’ici, Reims était une des rares grandes villes françaises à ne pas avoir de vélos en libre service car les élus rémois jugeaient les offres actuelles trop coûteuses pour la collectivité. Grâce à une start-up innovante, c’est désormais chose faite et en y apportant la liberté de ne pas devoir prendre ou rendre un vélo sur une borne dédiée. « Gobee bike est une partie de la solution pour permettre l’essor du vélo. Il suffit de télécharger notre application pour voir où est situé le vélo le plus proche de soi sur une carte. En scannant un QR code avec son smartphone, on peut alors le déverrouiller et rouler autant de temps que nécessaire », présente Arthur-Louis Jacquier, vice-président Europe de l’entreprise créée à Hong-Kong par un Français.
Facturé 50 centimes la demiheure, ce service repose sur le respect de ses utilisateurs – « notre communauté » – qui doivent garer le vélo dans un endroit approprié. Les clients peuvent même signaler un souci de stationnement ou un appareil abîmé depuis l’application. Mais Gobee bike emploie tout de même un responsable rémois supervisant près d’une dizaine d’employés à temps partiel (25 heures) pour s’assurer du bon état et de la bonne répartition de ses vélos dans la ville, tout en créant des partenariats avec les associations cyclistes locales pour renforcer son réseau.
UN CONCENTRÉ DE TECHNOLOGIE
Lancé officiellement lundi 6 novembre, ce service doit compter quelque 400 vélos mis à disposition pour sa première semaine, avec une capacité d’adaptation en fonction de la demande. « Nous nous adaptons aux besoins », confirme Geoffroy Marticou, le manager France de Gobee bike qui précise, sans dévoiler de chiffre, que chaque déploiement représente « un investissement conséquent » pour la société avec un coût de « quelques centaines d’euros par vélo ».
C’est en partie pour cette raison que les vélos sont fabriqués en Asie mais, au-delà du coût, Gobee bike met en avant la capacité de production nécessaire pour absorber sa croissance rapide et la technologie embarquée dans chaque produit : « Nos vélos sont à la fois simples et compliqués. Simples pour leur utilisation par le client mais ils sont aussi complexes avec leur cadenas numérique, le système de GPS alimenté par panneau solaire, la possibilité d’être démontés uniquement avec des outils spécifiques et ils sont aussi en moyenne plus légers de 4 kg que les autres vélos en libre service ».
UN COÛT NUL POUR LA COLLECTIVITÉ
Les Rémois (et plus largement les habitants du Grand Reims) peuvent donc dès-à- présent tester cette solution qui vient d’être lancée à Paris et à Lille en octobre 2017. « Nous sommes aussi présents à Bruxelles et à Turin. Nous choisissons nos premières villes d’accueil avec soin et en fonction de l’accueil des collectivités », précise Arthur-Louis Jacquier.
À Reims justement, cette solution a séduit Catherine Vautrin, la présidente de la communauté urbaine qui apprécie, outre l’innovation du concept, la démarche « gagnant-gagnant » avec un service apporté aux habitants tandis que la collectivité prend en charge de bien entretenir la voirie et de disposer de pistes cyclables pour en faciliter l’usage. « Cela nous coûte zéro euro », ajoute Arnaud Robinet. Le maire espère ainsi que Gobee bike permettra « de convertir les Rémois pour que Reims devienne une ville de vélo, même si elle n’en a pas encore la tradition comme Strasbourg ou La Rochelle ».