Génie végétal contre îlots de chaleur bisontins

Pour lutter contre le réchauffement climatique, la ville de Besançon expérimente le semis sur sable stabilisé.

Avec l’augmentation des périodes de canicule et de sécheresse, 2020 fait partie des années records en matière de températures élevées. Dans le cadre de la lutte contre les îlots de chaleur urbain, la ville de Besançon a procédé, lundi 12 octobre, à l’ensemencement d’allées en sable stabilisé entre l’avenue du 8 mai 1945 et la rue Girod de Chantrans. « Cette expérimentation a pour objectif de réduire les effets du changement climatique, désormais inéluctable, en ayant recours au génie végétal », explique Fabienne Brauchli, adjointe en charge de la transition écologique, des espaces verts, de la biodiversité. La collectivité a ainsi utilisé la technique de l’ensemencement hydraulique qui a fait ses preuves dans l’ensemencement des abords d’autoroutes ou sur les terrains de golf. Composé de fibres de bois, d’eau et de graines, le mélange est adapté aux périodes de sécheresse et certifié Écocert. Il sera projeté sur une surface de 500 mètres carrés pour assurer la continuité avec le parc Chamars, situé de l’autre côté de la voie. Un colorant alimentaire vert, également certifié Écocert, permettra de visualiser les surfaces déjà ensemencées et disparaîtra ensuite progressivement.

Après l’application du mélange, la zone sera fermée au public pour trois semaines afin d’éviter le piétinement et assurer une bonne germination. Des panneaux de sensibilisation seront installés sur place afin de présenter les différents aspects de cette expérimentation. Côté rendu : après quelques semaines, les premières graines devraient germer. Ni pelouse, ni gazon, le végétal poussera de manière rase et prendra une couleur verte au printemps et à l’automne, à jaune en saison sèche. Les attendus positifs de cette démarche sont nombreux. Le principal étant la lutte contre les îlots de chaleur urbain. En remplaçant les enrobés bitumeux imperméables et stockant fortement la chaleur (celle-ci étant rejetée la nuit) par un revêtement biologique on obtient un rafraîchissement de la zone (Le sol végétalisé retient l’eau, qu’il restitue ensuite par évaporation). Si les résultats sont là, la municipalité pourrait vouloir étendre le principe à d’autres zones au sol imperméable, source de chaleur, comme les cours d’écoles.