Génération Z, mode d’emploi

Yann Moreau est un spécialiste du management des entreprises. (Photo : Laurent Locurcio)

Yann Moreau, un spécialiste en management explique comment les entreprises doivent intégrer les premiers jeunes nés avec le numérique.

La génération Z, celles des jeunes gens nés entre 1995 et 2001 arrive sur le marché du travail, avec des opportunités à saisir par les entreprises mais aussi bien des erreurs à éviter. C’est même un sacré défi qui se pose aux managers tant cette génération – la toute première à avoir été intégralement « élevée » par internet – s’avère différente des précédentes. Le constat dressé par Yann Moreau, docteur en psychologie sociale, consultant en management et aujourd’hui responsable commercial de SCBS, l’école de management de Y SCHOOLS, est sans appel.

« C’est la nouvelle génération silencieuse de jeunes rigoureux, minutieux, peu revendicatifs mais en même temps hyperactifs, débrouillards et à fleur de peau », résume le spécialiste. Très à l’aise avec les nouvelles technologies, ils n’ont peur de rien et surtout pas de remettre en cause leur hiérarchie quand elle se trompe. « Face à eux, le manager doit être capable d’assumer des limites et parfois des méconnaissances », explique Yann Moreau. La génération Z est toujours prompte à vérifier, sur internet, ce qu’on lui dit. Une liberté d’information à laquelle ils tiennent autant qu’à leur liberté d’opinion, qui ne colle pas forcément avec des organisations d’entreprises strictes, basées sur le positionnement hiérarchique. C’est aussi la première génération qui n’a pas peur de dire
« je me lève et je m’en vais » dès que quelque chose cloche, indique encore le spécialiste du management.

SUPERVISER PLUTÔT QUE CONTRÔLER

L’entreprise aurait tort de les laisser partir car ces jeunes ayant une culture native du numérique ont beaucoup à apporter. « Ils sont proactifs, très créatifs et prêts à se donner à fond », fait remarquer Yann Moreau. Pour les intégrer au sein de l’entreprise, le manager doit se transformer en coach, leur donner des challenges motivants, créer les conditions d’une certaine autonomie, mettre en place une forme de proximité. En pratique, fixer davantage des missions à réaliser, des objectifs à atteindre plutôt que des horaires à respecter et des codes hiérarchiques à observer. Une méthode pour gagner leur confiance et leur permettre de s’épanouir dans leur travail.
« Ils peuvent alors très vite devenir des intrapreneurs qui vont avoir beaucoup d’idées et s’investir pleinement pour leur entreprise », conclut Yann Moreau.

Un « mode d’emploi » de la génération Z autour duquel de plus en plus d’entreprises se posent des questions aujourd’hui. « C’est une problématique qui a d’abord concerné les start-up mais qui s’est élargie aujourd’hui à tous les types d’entreprises », souligne Marvin Chazelon, responsable de l’association auboise le Laboratoire du Web, à l’origine d’une conférence de Yann Moreau organisée à Troyes. Le Labo du Web a déjà fixé au jeudi 23 mai son évènement annuel avec la venue, au centre de congrès de Troyes, de Stéphane Mallard, conférencier international, entrepreneur et volontiers provocateur quand il s’agit de disruption.